Paris : quand des féministes rebaptisent les noms de rues

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© GUILLAUME BAPTISTE / AFP
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avec AFP
L'association Osez le féminisme ! a voulu interpeller sur les rues de la capitale baptisées, à 97,4%, à partir de noms d'hommes.

Seules 2,6% des rues de Paris portent un nom de femme. Et ce n'est pas mieux du côté des stations de métro : une seule (Louise Michel) sur 303. Des chiffres sur lesquels l'association Osez le Féminisme ! a décidé d'interpeller. Mercredi, ses militantes ont décidé de redonner une place aux femmes en rebaptisant les rues de l'île de la Cité. Un moyen d'interpeller, à l'occasion des 45 ans du Mouvement de libération des femmes, la maire de Paris, Anne Hidalgo sur "la nécessité de valoriser dans l'espace public des femmes exceptionnelles et trop souvent méconnues". A l'échelle du territoire, seulement 2% des noms de rues se conjuguent au féminin, selon l'association.

Elles "méritent la reconnaissance du pays". Une petite promenade dans Paris suffit à le constater, les noms des hommes sont légions sur les plaques des rues, boulevards et autres places. En cherchant bien, il y a bien une rue Marie Pape-Carpantier dans le 6e arrondissement, une rue Romy Schneider dans le 18e mais au total, seules 160 femmes sont ainsi honorées. Sans parler de celles obligées de partager leur plaque avec leur compagnon comme la place Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ou encore la rue  Pierre et Marie Curie dans le 5e. Un paradoxe puisque l'histoire "regorge de scientifiques, d'écrivaines, de militantes, de femmes politiques, d'artistes, de résistantes, qui méritent la reconnaissance du pays", souligne Osez le féminisme !.

Florence Arthaud et Nina Simone. Au cœur de Paris, les artères de l'île de la Cité se sont donc faites rebaptisées mercredi. Les militantes féministes ont ainsi renommé les rues avec 70 noms de femmes illustres : la navigatrice Florence Arthaud, la physicienne Lise Meitner, l'artiste américaine Niki de Saint-Phalle ou encore la chanteuse de jazz Nina Simone. Les grillages limitant les jardins ont, eux, été rhabillés avec des noms de femmes illustres réalisés au crochet par le street artiste Baubô.

Au même titre que l'entrée de femmes au Panthéon ou que l'organisation de "Journées du Matrimoine", l'attribution de noms de rues à des femmes "a pour but de faire sortir de l'ombre ces personnalités injustement ignorées de notre histoire collective", souligne Osez le féminisme ! qui demande que, d'ici 2019, "autant de femmes que d’hommes donnent leurs noms à des rues de Paris".