kurdes manifestation 0:26
  • Copié
avec AFP , modifié à
Presque dix ans jour pour jour après l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris, plusieurs milliers de personnes venues de toute l'Europe ont défilé samedi dans la capitale pour leur rendre hommage. Un rassemblement qui résonne deux semaines après le meurtre de trois autres kurdes rue d'Enghien.

Plusieurs milliers de personnes venues de toute l'Europe ont défilé samedi à Paris en hommage à trois militantes kurdes assassinées il y a presque dix ans jour pour jour dans la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP. Cette marche annuelle, qui rassemble la communauté kurde depuis 2013, intervient quelques jours après le choc de l'assassinat, au centre de Paris, de trois Kurdes par un homme de 69 ans, qui a confessé pendant sa garde à vue avoir agi par "haine devenue pathologique" des étrangers.

Une banderole noire barrée de photos des militantes assassinées

Encadré par un service d'ordre très présent, le cortège s'est élancé en fin de matinée de la gare du Nord derrière une banderole noire barrée des photos des trois militantes du Parti des travailleurs des Kurdistan (PKK) abattues en 2013 et du slogan "l'Etat turc a encore massacré 3 Kurdes à Paris". Selon la préfecture de police de Paris, ils étaient 10.000 à participer à la marche. Les organisateurs revendiquent de leur côté "au moins 25.000 manifestants".

"Rien ne pourra arrêter la liberté des Kurdes", "Vérité et justice", "Nous voulons la justice", ont scandé les manifestants en ralliant la place de la République en passant par les lieux des triples meurtres de 2013 et 2022. Lors des premiers, dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les militantes Sakine Cansiz, 54 ans, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, ont été tuées de plusieurs balles dans la tête dans l'enceinte du Centre d'information du Kurdistan (CIK) situé dans le Xe arrondissement de Paris.

La communauté kurde multiplie les rassemblements

Leur assassin présumé, Omer Güney, a été rapidement écroué mais il est décédé fin 2016 en prison, quelques semaines avant l'ouverture de son procès devant une cour d'assises. L'enquête de la justice française, qui avait pointé "l'implication" des services de renseignement turcs (MIT) sans toutefois désigner de commanditaires, se poursuit. Le MIT a lui officiellement démenti toute implication.

Le triple meurtre commis le 23 décembre dernier a suscité la colère des Kurdes de France qui, malgré les déclarations du suspect et les premiers éléments de l'enquête livrés par le parquet, continuent à mettre en cause la Turquie. La communauté kurde a multiplié les rassemblements dans la capitale depuis ces crimes. De violents incidents avaient émaillé l'un d'eux, le 24 décembre.

A Marseille, plus de 1.200 personnes selon une estimation de l'AFP, 800 selon la préfecture de police, ont rejoint samedi le cortège qui a descendu la Canebière, célèbre artère au coeur de Marseille, en direction du Vieux port. "Des personnes de tous les pays vivent dans le quartier où a eu lieu l'attaque, mais ce ne sont que des personnes kurdes, dans une rue avec des commerces que tout le monde sait être kurdes, qui ont été attaqués", a réagi auprès de l'AFP Fatna, représentante du centre démocratique kurde de Montpellier qui n'a pas voulu donner son nom, en évoquant le triple meurtre du mois dernier.