1:32
  • Copié
Charles Luylier // Crédits : Thierry Zoccolan / AFP , modifié à
Afin de dénoncer la concurrence déloyale de l'agneau néo-zélandais, les éleveurs dans le Sud-ouest ont envahi plusieurs supermarchés de la région. Ils ont distribué des tracts aux clients pour faire comprendre aux consommateurs qu'il leur est impossible de s'aligner sur le prix de cet agneau venu du bout du monde.

Combattre la concurrence déloyale néo-zélandaise. C'est l'objectif des éleveurs dans le Sud-ouest. Cette semaine, et à l'approche du week-end de Pâques, plusieurs supermarchés de la région ont été envahis. Ces éleveurs ont distribué des tracts aux clients pour leur faire comprendre qu'il leur est impossible de s'aligner sur le prix de cet agneau venu du bout du monde. En cause, les normes et les méthodes d'élevage, qui sont beaucoup plus contraignantes en France. Europe 1 s'est rendue dans une exploitation proche de Toulouse. 

Chez Sébastien, éleveur, les 110 agneaux gambadent dans une immense bergerie de 500 mètres carrés. "Lui, il fait dans les seize kilos. Il a une laine bien blanche ce qui prouve qu'il a beaucoup de lait. Là, il s'agite parce qu'il veut retrouver sa mère", explique-t-il à Europe 1. Une ferme à taille humaine, aux antipodes des gigantesques exploitations néo-zélandaises qui comptent jusqu'à 5.000 bêtes. 

Une différence de réglementation 

En France, Sébastien doit montrer patte blanche concernant la nourriture qu'il donne à ses agneaux. "On nous interdit d'utiliser les céréales OGM. On a toute une charte au niveau des antibiotiques, on ne fait pas n'importe quoi. C'est pour ça que la viande est beaucoup plus coûteuse en France qu'en Nouvelle-Zélande", indique-t-il. Chez Sébastien, l'agneau est en effet trois fois plus onéreux que celui de Nouvelle-Zélande. Mais cette traçabilité rassure Marie, cliente régulière : "L'agneau de Nouvelle-Zélande, sur les barquettes on ne comprend rien. On accepte de payer plus, peut-être de manger un peu moins, du moment que c'est de la bonne qualité". 

Le problème, au-delà du prix, c'est que Sébastien et les 7.000 éleveurs du pays ne peuvent pas pour l'instant fournir les quatre kilos d'agneaux consommés tous les ans par chaque Français.