Chapelle-Darblay 1:22
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Thibaud Hue, édité par Manon Fossat
Le propriétaire finlandais UPM de la papeterie de la Chapelle-Darblay a voté vendredi la vente de l'usine à Samfi/Paprec. Une décision qui mécontente le personnel mais également la métropole, qui entend bien utiliser son droit de préemption. Une disposition qui prévoit qu’une commune ou une intercommunalité puisse s’interposer lors de la vente d’un bien d’intérêt général situé sur sa zone et demander à le racheter. 
REPORTAGE

Vendredi le propriétaire de la Chapelle-Darblay, le plus grand site de recyclage en France qui se trouve près de Rouen, a annoncé la vente de l'usine au groupement français Samfi/Paprec, un nouveau repreneur qui mise sur la production d'hydrogène. Un changement radical alors que les machines quasiment centenaires sont capables de recycler à elles seules le papier d'un tiers des Français. 

L'intervention de la métropole

L'histoire ressemble à un grand gâchis. Alors que la logique voulait que Véolia, numéro un mondial du retraitement reprenne la papeterie UPM, celle-ci n'a pas été retenue. Et l'entreprise Samfi/Paprec, qui rachète le site, prévoit de détruire toutes les machines pour faire de l'hydrogène. Une aberration économique pour Aurélien Dauxerre, délégué du personnel. "On détruit l'outil de production. Les machines à papier sont un investissement de plus de 500 ou 600 millions d'euros sur ces trente dernières années. Donc ça nous met en colère. Et de surcroît quand elles sont orientées vers des problématiques de recyclage", affirme-t-il. 

La dernière chance pour la Chapelle-Darblay est l'intervention de la métropole Rouen-Normandie. Elle projette en effet de préempter et s'oppose au projet de vente, comme l'explique Nicolas Mayer-Rossignol, son président également maire de Rouen. "Est-ce qu'on veut réindustrialiser la France avec une industrie d'avenir ?", interroge-t-il. "C'est pour cette raison que nous n'hésiterons pas à utiliser notre droit de préemption pour favoriser un avenir tourné vers l'économie circulaire sur notre territoire", poursuit-il.

La métropole a deux mois pour préempter et attend l’acte de vente d’UPM.