Blanche Sterb 1280 1:30
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Interrogée lundi matin au micro d'Europe 1, Blanche Streb, ​porte-parole du collectif "Marchons Enfants", voit dans l'ouverture de la PMA à toutes les femmes un cheval de Troie pour la légalisation de la pratique des mères porteuses.
INTERVIEW

La Manif pour tous a réuni, dimanche à Paris, 600.000 opposants à l’extension de la PMA, à en croire les organisateurs, 74.500 selon le décompte du cabinet Occurrence, et seulement 42.000 d’après la Préfecture de police. En dépit des batailles de chiffres, dans les rangs des manifestants, une même crainte : celle de la reconnaissance automatique des enfants nés de mère porteuse, notamment après l'adoption jeudi soir d’un amendement de la majorité qui va dans ce sens, mais que le gouvernement souhaiterait toutefois faire sauter.

"C’est la démonstration qu’il y a un double langage autour de ce projet de loi", a ainsi réagi au micro de Matthieu Belliard, lundi dans la matinale d’Europe 1, Blanche Streb, ​porte-parole du collectif "Marchons Enfants". "On nous dit : 'Jamais la GPA.' Mais on met en place un rapporteur, le député Touraine, dont on connait les positions, et qui essaye toujours d’aller plus loin", s’agace-t-elle a propos de l’élu qui a proposé l’amendement incriminé.

"L’ère du bébé Amazon, où l’on peut commander du sperme sur Internet, réserver une mère porteuse à l’étranger..."

"Il y a une aggravation d’un texte de lois qui est déjà une peau de chagrin de la bioéthique", poursuit-elle. "Il y a une aggravation, vers une procréation qui serait toute artificielle", selon Blanche Streb, pour qui ce projet soulève également "la question de l’eugénisme".

"Au-delà de ça, ce projet de loi, dans son esprit, est en train de créer un droit à l’enfant", relève encore celle qui est également directrice de la formation et de la recherche pour Alliance Vita. "C’est extrêmement grave, on est dans l’ère du bébé Amazon, où l’on peut commander du sperme sur Internet, réserver une mère porteuse à l’étranger sans avoir à bouger de son ordinateur. C’est quelque chose de grave, qu’il faut regarder en face", conclut-elle.