«On va finir avec un déambulateur dans l'usine» : ces salariés qui refusent un départ à la retraite à 64 ans

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Lionel Gougelot (à Valenciennes), édité par Laura Laplaud , modifié à

Dans certaines entreprises, les organisations syndicales préparent déjà la journée de mobilisation du jeudi 19 janvier. C'est le cas sur le site de l'usine PSA Valenciennes, groupe Stellantis, une usine de 1.000 salariés qui fabrique des boîtes de vitesses pour automobile. Pour les salariés, le report de l'âge de départ à 64 ans est inenvisageable.

Deux jours après la présentation de la réforme des retraites par la Première ministre, les réactions fusent et les syndicats préparent déjà la mobilisation du jeudi 19 janvier y compris dans le privé. Sur le site de l'usine PSA Valenciennes, la CGT bat le rappel des quelque 1.000 ouvriers de l'usine Stellantis.

"On ne va pas laisser faire !"

Les tracts distribués à l'entrée de l'usine PSA ont été imprimés en urgence juste après les annonces d'Élisabeth Borne . "Pour les retraites, rendez-vous le 19 les gars, on se mobilise, on ne va pas laisser faire !", scande l'un d'eux. Les délégués syndicaux engagent le dialogue avec les ouvriers à la prise de poste. Un départ à la retraite à 64 ans n'est pas envisageable pour beaucoup d'entre eux. "On va finir avec un déambulateur dans l'usine, on est déjà crevés, à 55 ans on est déjà crevés, à 64 c'est même pas la peine", "ça fait 32 ans que je travaille, je ne sais pas comment je vais faire", "le 19, grève, on n'a pas le choix", confient-ils au micro d'Europe 1.

Le 19 janvier, une journée noire ?

Un appel à manifester et à débrayer jeudi prochain dans les ateliers. Une usine morte, espère même Cédric Brun, le délégué de la CGT. Il n'y a, selon lui, qu'une forte mobilisation dans les entreprises qui fera reculer le gouvernement. "Évidemment que c'est dans l'entreprise que ça va se jouer, parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui les manifestations une fois tous les quinze jours, une fois tous les mois, ça ne suffit plus. Toute la semaine, ça va être tractages, discussions, assemblées générales et faire en sorte que le 19 soit vraiment une journée noire." 

Une journée test donc pour les opposants à la réforme, reconnaît le responsable syndical. C'est pourquoi, dit-il, il faudra frapper fort.