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Noémie Loiselle // Crédit photo : Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, doit annoncer une croissance économique moins forte que prévu. Un coup dur qui ne devrait pas arranger l'avancée des mesures mises en place pour répondre à la colère des agriculteurs. À Thizy-les-Bourgs, dans le Rhône, Europe 1 est allé à la rencontre d'agriculteurs, déterminés à poursuivre le combat. 

À une semaine de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris, les agriculteurs souhaitent continuer à mettre la pression sur le gouvernement pour que les mesures promises soient mises en place. À côté de ses 70 vaches, dans son étable, Maxime Philippe, producteur laitier, installé depuis neuf ans dans le Rhône, est toujours en colère à l'évocation des annonces du gouvernement

"Ça risque d'être relativement tendu" au Salon de l'Agriculture

"Ça fait des années qu'on a des beaux discours et jamais aucun acte vraiment profond qui suit. On ne lâchera pas comme ça", assure-t-il. "Aujourd'hui, on sait très bien qu'on est à un tournant. Aujourd'hui, on veut vivre de notre métier". Il prévient également les membres de gouvernement : "Je serais à la place des gens qui nous dirigent, je me ferais du souci quand même pour leur visite au Salon. Ça risque d'être relativement tendu". 

L'agriculteur d'une trentaine d'années, qui travaille 80 heures par semaine, parfois pour seulement 1.200 euros par mois, ne se voit pourtant pas changer de métier : "Que ce soit au niveau des acteurs, des filières ou de l'État, ils jouent un peu avec nous. On est tellement attachés à notre métier qu'on est vraiment prêt à le faire jusqu'au bout. Ils sont prêts à nous faire avaler plein de choses en sachant qu'on va continuer. Sauf qu'au bout d'un moment, les gens disent stop". C'est pour cela, selon lui, que les agriculteurs se mobilisent autant, car ils "n'ont plus rien à perdre".

Si Maxime Philippe ne pourra pas se rendre au Salon de l'Agriculture samedi prochain, l'agriculteur pourrait très bien retourner sur les barrages, tant que les promesses du gouvernement ne seront pas tenues.