Crit'Air ZFE 1:39
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Antoine Bienvault, édité par Yanis Darras / Crédit photo : Romain Doucelin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La vignette Crit'Air et les ZFE continuent de s'attirer les foudres des automobilistes. Ces dispositifs qui classent les véhicules selon leur norme Euro doivent permettre d'améliorer la qualité de l'air des villes, en interdisant progressivement aux voitures les plus polluantes de circuler. Mais de nombreux conducteurs jugent les mesures injustes, face aux prix des voitures neuves toujours plus élevés.

C'est un petit soulagement pour de nombreux automobilistes. Les véhicules équipés d'une vignette Crit'Air 3 ne seront finalement pas interdits avant 2025 dans la zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris. Une date butoir déjà plusieurs fois reportée en raison de la difficulté à mettre en place une telle mesure dans la capitale, mais aussi dans d'autres grandes villes de France. Car pour beaucoup la voiture reste indispensable au quotidien. Quant à l'idée de changer de voiture pour un véhicule plus propre, les prix parfois délirants rebutent les petits ménages. 

"Il faut moderniser le parc, mais..."

Alors, pour certains, c'est le système D. Sur la citadine noire de Sophie 42 ans, aucune trace de vignette Crit’Air. Et pour cause, elle le sait, depuis 2021 son véhicule acheté en 1999 est trop polluant pour rouler à Paris. Mais pas question pour elle de racheter un nouveau modèle. "Maintenant, ça coûte cher une voiture. Je prendrai sans doute des amendes. Mais avant que le système soit mis en place pour me donner des amendes, il va y avoir un petit bout de temps quand même", estime la conductrice au micro d'Europe 1. 

En roulant ainsi elle risque une amende de 68 euros. Un problème que n’a pas Philippe dont la Berline est pour l’instant toujours aux normes. Mais il s’inquiète des mesures de plus en plus strictes mises en place par le gouvernement. "Oui, il faut moderniser le parc", juge-t-il. "Mais il ne faut pas entraver la liberté de circulation des gens. On paye déjà très cher le stationnement, l'essence... Donc on ne devrait pas entraver la vie des automobilistes car ils font partie de la vie parisienne", estime Philippe. 

Des trajets allongés en transports

Car pour beaucoup de gens se passer de véhicule reste impossible. Ethan habite dans l’Oise et travaille dans le centre de Paris. Sans voiture, ses trajets deviendraient beaucoup plus compliqués. "J'aurais dû prendre le bus pour aller jusqu'au train, pour prendre ensuite soit le métro, soit le bus. Donc, c'est plutôt compliqué", note-t-il. 

Pour l'instant, sa berline est aux normes, du moins jusqu'en 2025, date à laquelle les véhicules Crit'Air 2 seront normalement interdits à la circulation.