Crit'air circulation différenciée 1:50
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Jean-Luc Boujon (à Lyon), édité par Wassila Belhacine , modifié à
La vignette Crit'air atteste du niveau d'émissions de polluants d'un véhicule sur la base de la norme européenne. À Lyon, en 2023, les véhicules avec une vignette Crit'Air 5 n'auront plus le droit de circuler et de stationner dans l'agglomération sous peine de contrôles. Une réglementation qui préoccupe les automobilistes.
REPORTAGE

Connaissez-vous le numéro de votre vignette Crit'Air ? Si votre voiture est dans la catégorie 4 ou 5, il faudra prendre les transports ce lundi pour circuler à Paris et à Lille. Dans les deux agglomérations, la préfecture renouvelle la circulation différenciée à cause d'un pic de pollution. Ces restrictions sont appliquées à l'année dans les zones à faibles émissions (ZFE) qui existent pour l'instant dans neuf agglomérations

À Lyon aussi, la zone à faible émission est en train de se mettre en place progressivement. Dès 2023, les véhicules équipés d'une vignette Crit'Air 5 n'auront plus le droit de circuler et de stationner dans l'agglomération sous peine de contrôles. Puis en 2024, ce seront les Crit'Air 4 et ainsi de suite pour les Crit'Air 2 et 3. Des mesures contraignantes à venir qui ne plaisent pas du tout aux Lyonnais. 

"Je ne peux pas me permettre de changer de voiture"

Jérôme fait le plein de sa Clio diesel de 2007. Avec sa vignette Crit'Air 4, il sait qu'il ne pourra plus circuler à Lyon d'ici deux ans, ce qu'il trouve aberrant : "Je trouve que ça va trop loin. J'ai 28 ans, je paie mon loyer, mes factures… Je ne peux pas me permettre de changer de voiture d'ici trois ou quatre ans. Tout le monde n'a pas un salaire de 3.000 ou 4.000 euros. Donc ce n'est pas évident."

Même discours chez Laurent. En théorie, il ne pourra plus utiliser son fourgon diesel de 2008 à Lyon en 2025. Dans les faits, Laurent utilisera tout de même son véhicule : "Je prendrai le risque, je n'ai pas le choix ! Je n'ai pas les moyens d'acheter un autre véhicule. Le mien, je l'ai déjà payé 5.000 euros, je n'aurai jamais un véhicule neuf pour ce prix-là. Ça va encore pénaliser les gens qui ne peuvent s'acheter un véhicule récent !"

"Il faut des aides de l'État" 

Des automobilistes qui globalement comprennent l'urgence écologique. Sauf qu'il y a aussi l'aspect économique, surtout aujourd'hui avec le prix des carburants qui explose. Pour Brahim, il faut penser aux gens modestes : "Les gens qui touchent 1.200 ou 1.300 euros par mois, avec des enfants à la maison, comment ils font pour circuler ? Il faut des aides de l'État. Nous, on est prêt à faire des efforts, mais il faut aussi que l'État fasse quelque chose de son côté."

Dans ces conditions, Brahim serait prêt à investir dans une voiture à moteur hybride ou électrique. Il a deux ans, pour remplacer son 4x4 diesel de 2008.