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Tatiana Geiselmann (à Strasbourg) / Crédits photo : VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
L'Union syndicale lycéenne (USL) appelle à "la mobilisation lycéenne" ce lundi dans tous les établissements en soutien à la population palestinienne. La communauté juive de France craint des actes et/ou des agressions antisémites.

Le mouvement des étudiants pro-palestiniens va-t-il gagner les lycées en ce lundi de rentrée scolaire ? L'Union syndicale lycéenne (USL) appelle à des blocus partout en France ce lundi, de quoi susciter des craintes parmi la communauté juive de France car les blocages ont parfois mené à des dérives antisémites. Selon un sondage Ifop publié dimanche, 86% des juifs français se disent plus inquiets d'être victimes d'insultes ou d'agressions depuis le déclenchement de la guerre à Gaza.

Un climat tendu dans les universités

Même si elle veut croire à un possible dialogue au sein de l'université, Natacha Hubelé, présidente de l'Union des étudiants juifs de Strasbourg, le concède, depuis quelques semaines, le climat est tendu. "C'est vrai qu'on a quand même des étudiants qui avaient hâte des vacances ou de passer les examens pour ne plus mettre un pied à la fac, parce qu'il y a toujours des tags, parce qu'on a cet amalgame entre juif et ce qui est fait par le gouvernement israélien, et ça pour moi, c'est inquiétant", glisse-t-elle.

Amalgame entre antisionisme et antisémitisme

Un amalgame entre antisionisme et antisémitisme qui touche aussi les plus jeunes, comme l'explique Aaron, en terminale dans un lycée juif de Strasbourg. "Dans ma classe, beaucoup de personnes sont nouvelles. Elles sont venues parce qu'elles étaient victimes d'attaques antisémites dans leur ancien lycée public. Elles avaient peur et elles se sentaient complètement discriminées", affirme-t-il. Lui-même a choisi de partir l'an prochain dans une université privée américaine pour poursuivre ses études. 

Fabien, père de trois enfants en primaire et au collège, ne veut pas tomber dans la paranoïa, mais reste très vigilant. "On leur dit 'ne parle pas trop fort, ne parle pas trop d'Israël quand tu es dans la rue, fais attention", raconte-t-il au micro d'Europe 1. Depuis le 7 Octobre, il accompagne aussi la plus grande de ses filles jusqu'aux portes de l'école, plutôt que de la laisser y aller seule.