Le surf park se situe à 10 kilomètres de l'océan Atlantique. 1:44
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Matthieu Bock, édité par Antoine Terrel
À Saint-Père-en-Retz, en Loire-Atlantique, le collectif Terres communes s'oppose à un projet de surf park, et dénonce son impact sur les terres agricoles. 
REPORTAGE

Ils veulent dénoncer un projet "aberrant". À Saint-Père-en-Retz, en Loire-Atlantique, le collectif Terres communes s'oppose à un projet de surf park, un bassin géant générateur de vagues artificielles. Pour ces militants, ce site, situé à seulement quelques kilomètres de la mer, pourrait ruiner les terres agricoles. 

À 10 km de l'océan Atlantique et de ses rouleaux naturels, la "Bergerie surf camp" prévoit d'accueillir en 2022 des sportifs et des scolaires dans un bassin de 11.000 m3 d'eau "en circuit fermé". À raison d'un kilowattheure par vague en moyenne, ils pourront glisser sur "une vague parfaite" pendant "un temps de surf de vingt secondes", selon Nouvelle Vague, à l'initiative du projet, rappelle l'AFP. 

"On peut faire du surf sur la côte"

Le collectif entend occuper les lieux. Mais après s'être fait violemment expulser par les agriculteurs favorables au projet, les opposants se sont repliés sur un terrain à quelques kilomètres de là, afin de préparer la riposte. "Ce qui est aberrant, c'est qu'on nous dit 'c'est qu'un projet parmi d'autres'. Mais si tout le monde pense comme ça, c'est ce qui nous emmène dans le mur", s'agace au micro d'Europe 1 Yoann Morice, lui-même agriculteur et opposant au projet. "Depuis un mois et demi, dans le Pays-de-Retz, on est en alerte maximale. Normalement, les agriculteurs et les riverains ne peuvent plus arroser leurs cultures", rappelle-t-il, "mais derrière, on cautionne un projet pour quelque chose qui n'a aucun sens". Et de conclure : "On est prêt à gaspiller encore plus d'eau", alors qu'"on peut faire du surf sur la côte". 

Un coût estimé à 15 millions d'euros

De son côté, le créateur du projet, Stéphane Bouchonneau, assure qu’il entend limiter au maximum l’impact sur l’environnement. "Nous allons compenser au maximum sur la production d’électricité par des panneaux photovoltaïques avec des bassins de rétention d'eau pour réutiliser cette eau en la filtrant", explique-t-il. "On veut vraiment faire quelque chose de plus éco-responsable, on est conscient qu'on ne peut pas se permettre d'avoir un impact très négatif sur l'environnement". 

Estimé à 15 millions d’euros, ce surf park pourrait recevoir les équipes olympiques de surf qui viendraient s'entraîner avant les Jeux Olympiques de 2024.