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Caroline Baudry, à Guermantes, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Le tueur en série Michel Fourniret a avoué jeudi avoir tué et enlevé la fillette de 9 ans, disparue en 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne. Dans ce village de 1.000 âmes où tout le monde se connaît, l’affaire reste un traumatisme, au point d’avoir changé la vie quotidienne des habitants.
REPORTAGE

Pendant des années, Michel Fourniret a nié avoir un lien avec la disparition, en 2003, d’Estelle Mouzin. Jeudi, face à la juge d’instruction, et après que son alibi a été démonté par les aveux de son ex-femme Monique Ollivier, le tueur en série a finalement avoué être l’auteur du rapt et du meurtre de la fillette de neuf ans, comme le révélait Europe 1 vendredi. A Guermantes, petit village de Seine-et-Marne où elle résidait, ce nouveau rebondissement n’efface pas le traumatisme subi depuis 17 ans. Europe 1 s'est rendue sur place.

"Monsieur Fourniret, s'il m'entend, s'il entend ce reportage : ‘Dis-nous où est le corps !’", lance ainsi Tony, déjà employé de la mairie quand Estelle a été enlevée. Il connaît parfaitement le chemin qu'elle emprunte en revenant de l'école, le même que celle de ses propres enfants. Il collabore même à l'enquête de police tant cet événement le hante.

 

"Qu'on trouve, qu'on puisse avoir une solution pour faire un deuil !", poursuit Tony. "Moi, c'est ça dont j'ai envie parce qu'on en a bavé à Guermantes avec ça. Je connaissais la maman, le papa, c'est comme si c'était une famille quoi ! Je vis mal avec ça. Et mes enfants vivent mal avec."

"Il était temps"

Car à Guermantes, même les plus jeunes sont imprégnés du drame. Manon habite non loin de l'ancienne maison de la famille éplorée. Ses parents lui ont raconté l'affaire toute son enfance. "On passe par des chemins qui sont un peu en retrait, donc forcément on a peur de se faire enlever ou se faire violer", raconte la jeune femme.

"Moi, j'avais besoin d'être accompagnée de mon père. Là, de savoir que c'est lui et qu'il a avoué les choses, ça rassure. On avance, au moins", poursuit Manon. "Il était temps", abonde un voisin. Depuis 17 ans, il ne voit plus d'enfants marcher seuls dans la rue.