Le chemin du collège n'est plus perçu comme rassurant. 1:28
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Joanna Chabas, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le décès d'une adolescente de 14 ans a secoué la ville de Saint-Chéron. Dans cette petite ville de l'Essonne peu habituée aux rixes, les habitants essaient de comprendre. Les jeunes qui connaissaient la victime de près ou de loin ne se sentent plus réellement en sécurité.
REPORTAGE

Les habitants de Saint-Chéron, dans l'Essonne, sont sous le choc. La mort, lundi après-midi, d'une adolescente de 14 ans qui essayait de s'interposer au milieu d'une rixe a secoué cette ville relativement tranquille. Un peu plus de 24 heures après les faits, le sujet est sur toutes les lèvres et chacun essaie de comprendre ce qui s'est passé. Les jeunes de cette petite ville de 5.000 habitants, surtout, sont déstabilisés. Beaucoup d'entre eux avaient déjà croisé la victime, toujours souriante et dotée d'un fort caractère.

"Je ne pensais pas que ça viendrait jusqu'à chez nous"

Crystale a 10 ans et vit à côté du collège. Depuis la rixe, elle ne veut plus être seule dans la rue. "Même si on n'est pas mêlés à des choses comme ça, on a quand même peur de se faire attaquer ou que des personnes arrivent", raconte-t-elle. "Donc le matin, quand on va à l'école, ce n'est pas très rassurant, surtout qu'on passe à l'endroit où la fille a été attaquée. Donc on se dit : 'Pourquoi ça ne m'arriverait pas à moi ?'". Aussi, elle demande désormais à sa mère, Aurélie, de l'accompagner partout.

Cette dernière est aussi sous le choc. Elle n'avait jamais vu de bandes rivales et était persuadée qu'un tel incident n'était pas possible. "Je suis hyper surprise. Pour moi ça restait ce qu'on entend aux actualités, sur toutes les villes où il y a des cités avec des bandes rivales. Je ne pensais pas que ça viendrait jusqu'à chez nous. Ce n'est pas quelque chose qui, jusque là, m'inquiétait."

Car si les rixes sont rares dans la ville, c'est un phénomène grandissant dans le département. Sur 146 épisodes recensés en Ile-de-France, la moitié ont eu lieu dans l'Essonne. Les évènements ont changé les choses pour Aurélie. "Maintenant, ça m'inquiète un peu plus parce que je sais que ça existe même à Saint-Chéron", reconnait-elle.