"On a l'impression qu'elle est oubliée" : le mari de Sophie Pétronin en appelle au gouvernement

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Jihane Bergaoui, édité par Margaux Baralon , modifié à

Jean-Pierre Pétronin, le mari de l'humanitaire de 74 ans retenue depuis 2016 au Mali, témoigne ce lundi matin sur Europe 1. Estimant que son épouse est "oubliée", il en appelle au gouvernement. "Peut-être peut-il nous donner un peu de réconfort, quelque chose", glisse-t-il.

L'humanitaire Sophie Pétronin, 74 ans, a été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao. Depuis trois ans maintenant, la septuagénaire est aux mains d'un groupe djihadiste proche d'Al-Qaïda. Elle est actuellement la dernière otage française dans le monde. Et les preuves de vie se tarissent : la dernière vidéo d'elle remonte à juin 2018. Son fils, Sébastien, se rend régulièrement au Mali pour tenter de nouer des contacts avec des intermédiaires, sans résultat jusqu'ici. Et si la famille ne perd pas espoir, elle se sent abandonnée par les pouvoirs publics. "On a l'impression qu'elle est oubliée", témoigne Jean-Pierre Pétronin, le mari de l'humanitaire, sur Europe 1 lundi.

"Pourquoi ne pas faire une tentative" de libération ?

"On ne sait pas si elle est vivante. Cela fait un an que nous n'avons plus de nouvelles du tout", relate-t-il. Lui souhaite une intervention. "Il y a 4.000 hommes là-bas, s'ils savent où aller, pourquoi ne pas faire une tentative [de libération] ? De toute façon, actuellement elle est sacrifiée."

L'inquiétude gagne les proches de Sophie Pétronin sur les conditions de détention de l'otage. "Cela doit être difficile. Et du fait qu'il n'y a plus de vidéo, on ne sait pas quelle maladie elle a. On nous parle de cancer, mais nous il y a trois ans, quand on était en contact par e-mail, elle ne nous a jamais parlé de maladie", poursuit Jean-Pierre Pétronin.

"Monsieur Macron aurait pu nous recevoir, nous dire quelque chose"

De son point de vue, les démarches de libération sont "au point mort". "Peut-être que c'est top secret. Mais si quelqu'un du gouvernement nous entend, peut-être peut-il nous donner un peu de réconfort, quelque chose. Notre président, monsieur Macron, aurait pu nous recevoir, nous dire quelque chose. Pendant ces trois ans, absolument rien."

Et l'époux de Sophie Pétronin de conclure : "Je pense vraiment très fort à elle. On fera tout ce qu'il faut. On ne lâche rien." Mais lui s'inquiète aussi pour son fils et ses nombreux déplacements au Mali. "Mon fils a fait le maximum. Je n'aimerais pas qu'il aille au-delà. Le Mali, c'est quand même un pays instable. J'ai peur pour lui, qu'il se fasse prendre et qu'il y ait un deuxième otage."