Nouvelle secousse de magnitude 3,4 ressentie à Strasbourg

Fonroche Geothermie Alsace
Une photographie prise le 18 novembre 2020 montre le puits géothermique profond de la géothermie haute température française Fonroche Geothermie. © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Un nouveau séisme de magnitude 3,4, selon le Réseau national de surveillance sismique (Rénass), a secoué l'agglomération strasbourgeoise vendredi. Ces secousses "induites", c'est à dire dues à l'activité humaine, se sont produites à quelques kilomètres d'un site accueillant un projet de centrale géothermique, dont la préfecture du Bas-Rhin a annoncé le 7 décembre l'arrêt définitif. 

Un nouveau séisme de magnitude 3,4, selon le Réseau national de surveillance sismique (Rénass), a secoué l'agglomération strasbourgeoise vendredi peu après 19H30, quelques semaines après l'arrêt d'un projet de centrale géothermique qui a déclenché une activité sismique anormale dans la région ces derniers mois. La terre a tremblé à 19H33 précisément et l'épicentre de la secousse était de nouveau située au nord de Strasbourg, sur la commune de La Wantzenau. Deux répliques moins fortes, de magnitude 1,9 et 2,2 ont été ressenties peu après.

"Séisme ressenti dans le périmètre de la centrale géothermique de Vendenheim (banlieue de Strasbourg) à 19h33. L’événement a été localisé à proximité du puits injecteur de la centrale en cours d’arrêt", a écrit l'entreprise Fonroche Géothermie qui conduit le projet. Un séisme de magnitude 2,1 avait déjà été ressenti mardi soir vers 23h15 dans la même zone.

Des secousses dues à l'activité humaine

Toutes ces secousses "induites", c'est à dire dues à l'activité humaine, se sont produites à quelques kilomètres d'un site accueillant ce projet de centrale géothermique conduit au nord de Strasbourg, sur les communes de Vendenheim et Reichstett, et dont la préfecture du Bas-Rhin a annoncé le 7 décembre l'arrêt définitif, après plusieurs autres séismes induits plus ou moins intenses (dont un de magnitude 3,5 début décembre) survenus ces derniers mois.

"Les puits sont en observation. Le réservoir revient lentement vers sa pression naturelle et ce relâchement s'accompagne de sismicité", ajoute Fonroche assurant que l'information a immédiatement été communiquée au comité de suivi de site et aux autorités compétentes. 

"Nouveau séisme sur le territoire de l'Eurométropole de Strasbourg. Le deuxième en trois jours avec cette fois une forte magnitude de 3,6 (réévalué ensuite à 3,4 par le Rénass, ndlr). On en a décidément pas encore fini avec les conséquences de la géothermie profonde. Beaucoup trop profonde et invasive", a écrit sur Twitter le conseiller municipal d'opposition de Strasbourg Alain Fontanel (LREM), avec le mot dièse #apprentisorcier.

Malgré le potentiel intéressant de la géothermie comme énergie verte, l'Eurométropole de Strasbourg, aux mains des écologistes, avait également milité pour l'arrêt du projet de centrale géothermique de Reichstett-Vendenheim, au vu de l'activité sismique provoquée.

Le projet de géothermie interrompu en décembre

Dans le cadre de son projet de géothermie, Fonroche avait réalisé deux forages à 5 kilomètres de profondeur, afin de puiser l'eau chaude du sous-sol pour en exploiter le potentiel énergétique en surface avant de la réinjecter sous terre à très haute pression. Une centrale de production d'électricité avait également été construite.

Ce projet, pour lequel 100 millions d'euros avaient été investis, a été arrêté début décembre et Fonroche devait réduire petit à petit le débit de l'eau injectée. L'entreprise avait prévenu que l'opération, prévue pour durer plusieurs semaines, pouvait provoquer de nouvelles secousses.

Plusieurs dizaines d'habitants de communes au nord de Strasbourg ont constaté des dégâts mineurs sur leurs maisons du fait de ces tremblements de terre des derniers mois et adressé des demandes d'indemnisation à Fonroche.

Dans la foulée de l'arrêt de cette centrale, les trois autres projets de géothermie développés dans l'agglomération strasbourgeoise avaient également été suspendus dans l'attente d'enquêtes de faisabilité poussées sur les risques potentiels.