Nouvelle nuit de tension à Nantes : "C'est exceptionnel", commente la préfète

Nicole Klein 1280 THOMAS SAMSON / AFP
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Anaïs Huet , modifié à
Au lendemain de la mort d'un jeune de 22 ans tué par un policier lors d'un contrôle à Nantes, plusieurs quartiers "sensibles" de la ville se sont à nouveau embrasés dans la nuit.
INTERVIEW

Après un calme relatif en début de soirée mercredi, la tension est remontée d'un cran à Nantes. Entre minuit et 3 heures du matin, des départs d'incendies ont repris dans les quartiers dit "sensibles" du Breil, Bellevue, Dervallières et Malakoff, au lendemain de la mort d'un jeune de 22 ans, tué par un policier lors d'un contrôle.

"Des photos édifiantes". "Une centaine de jeunes cagoulés ont jeté des projectiles, sur les pompiers en particulier", indique jeudi matin sur Europe 1 la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein. Les forces de l'ordre ont procédé à 19 interpellations et onze personnes ont été mises en garde à vue. "Ces personnes ont été arrêtées pour des affaires de violences, jets de projectiles et tentative d'incendie", explique une source proche du dossier. "Surtout, il y a encore eu des commerces saccagés et des services publics sérieusement endommagés. Il y a des photos édifiantes", déplore-t-elle. Jeudi matin, huit autres personnes avaient été relâchées.

Notre correspondant a arpenté plusieurs quartiers nantais jeudi, au petit matin, pour constater les dégâts de la nuit :

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Une contagion à d'autres quartiers. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la colère a gagné d'autres quartiers, notamment ceux de Beaulieu et du Clos Torau, ainsi que des communes voisines, comme Rezé et Saint-Herblain, a précisé la préfète, qui renouvelle sur notre antenne son appel au calme. "Les forces de l'ordre ont été obligées de lancer des gaz lacrymogènes car il y avait des groupes cagoulés, très agressifs, que même les populations locales dénoncent", rapporte-t-elle. "Un policier a été blessé", ajoute Nicole Klein. 

Un contrôle dans le cadre de "la lutte contre le trafic de drogue". La situation choque d'autant plus la préfète qu'elle est rarissime dans la capitale de la Loire-Atlantique. "Les émeutes urbaines, c'est exceptionnel à Nantes", convient Nicole Klein. Toutefois, "ça fait longtemps qu'on s'inquiète de ce qui se passe dans le quartier du Breil en particulier. Il y a du trafic de stupéfiant, des armes à feux, donc des règlements de comptes entre bandes. Le contrôle routier a été fait dans le travail de lutte contre les stupéfiants. Ce contrôle s'est mal terminé, par la mort d'un jeune de 22 ans que je déplore", souligne Nicole Klein. 

Le SRPJ de Nantes et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont été saisis de l'enquête. Un appel à témoins a été lancé, et une marche blanche est prévue jeudi à 18 heures à Nantes.