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Sur Europe 1, Gilles Leclair, ancien chef de l’Office central des Stups et ancien Préfet de police à Marseille, réagit au nouveau plan anti-drogue du gouvernement, présenté mardi dans la cité phocéenne.
INTERVIEW

Quatre ministres pour la présentation ce mardi à Marseille, 55 mesures, une mutualisation des services annoncée et la création de l'Ofast (l'office anti-stupéfiants) : le nouveau plan anti-drogue du gouvernement veut frapper fort. Mais fera-t-il mieux que les précédents ? Dans Votre grand journal du soir sur Europe 1, Gilles Leclair, ancien chef de l’Office central des Stups et ancien Préfet de police à Marseille, livre son avis.

Une situation qui s'aggrave

"Il y a un vrai coup de boost dans la lutte contre les stupéfiants", reconnaît Gilles Leclair au micro d'Europe 1, "il faut saluer l'initiative", ajoute-t-il. "Ce nouveau plan du gouvernement vient répondre à une situation qui s'aggrave. On n'a jamais autant consommé de drogue que l'an dernier en France : 30 tonnes de cannabis sont consommées chaque mois. La cocaïne, elle, arrive de tous les côtés par avion ou par bateau. Sa production mondiale a doublé en deux ans".

Une mutualisation des services

Parmi les mesures phares du plan : la mutualisation des services entre policiers, gendarmes, magistrats et douaniers. "C'est toujours très difficile de mettre la coordination en place, surtout quand on a des différentes structures qui ne viennent pas du même ministère", explique Gilles Leclair, tout en soulignant que l'idée est juste. "Il faut voir si cela s'inscrit dans la durée", met-il tout de même en garde. Selon lui, c'est le manque de suivi au fil des années, notamment, qui a débouché sur la situation d'aujourd'hui. Désormais, les services vont devoir partager leurs renseignements et travailler sous le pilotage d'un nouvel Office central : l'Ofast, pour Office anti-stups. Il comptera 150 enquêteurs.

Autre mesure, une plateforme d'appel, afin de signaler les points de vente de drogue, va être mise en place. Gilles Leclair est cette fois-ci très sceptique. "Cela va être compliqué car cela entraîne forcément des dangers pour ceux qui donnent des informations. Les trafiquants ont vite fait d'identifier la personne qui donne des renseignements", estime-t-il.