Niveau communication, la police française est une mauvaise élève de l’Union européenne

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Le sociologue Sébastian Roché, qui a mené cette étude, était interrogé dimanche matin sur Europe 1.
INTERVIEW

Un des objectifs de la nouvelle "Police de Sécurité du Quotidien", que Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, veut mettre en place, c'est d'améliorer les relations entre la police et la population. Notamment dans les quartiers sensibles. D'après une étude publiée cette semaine par deux sociologues français et allemands, la France fait figure, dans ce domaine, de mauvais élève au sein de l'Union européenne.

"Les policiers français demandent au contrôlé de se taire et d’obéir". Si on compare le degré de confiance accordé à la police dans les 27 pays de l'UE, la France se traîne dans le dernier tiers, avec la Bulgarie et la Grèce. Très loin du Danemark ou même de l'Allemagne, pays assez comparable au nôtre en matière de population et d'immigration. Le sociologue Sébastian Roché, qui a mené cette étude, était interrogé dimanche matin sur Europe 1 : "en France, la police pratique un contrôle au faciès qui n’est pas omniprésent, mais qui est réel. Ce n’est pas le cas en Allemagne. Les Allemands traitent les Turcs et les Allemands d’origine de la même manière. Il n’y a pas de ‘surcontrôles’, donc l’égalité devant la police est possible. Autre différence : la qualité du dialogue, supérieure en Allemagne. Les policiers savent communiquer, ils savent demander sans aller à la confrontation, là où les policiers français demandent au contrôlé de ‘faire le canard’, c’est-à-dire de se taire et d’obéir".

Et Sébastian Roché de conclure : "mis bout à bout, ces deux éléments - discrimination et capacité à communiquer plus faible – engendrent des troubles et violences, dont les policiers eux-mêmes vont souffrir".