Jambon supermarché 1:21
  • Copié
Hélène Terzian, édité par Mathilde Durand
Les nitrites, présents notamment dans la charcuterie, seraient à l'origine de près de 4.000 cancers colorectaux par an, en France. Utilisés pour conserver et donner une couleur rosée aux aliments, ces additifs devraient être interdits selon les associations. Difficile pour les consommateurs de se résoudre à manger du jambon gris.

Du jambon rose, au prix de sa santé ? A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, l’ONG Foodwatch, l’application nutritionnelle Yuka et la Ligue contre le cancer révèlent que les nitrites, additifs présents massivement dans la charcuterie, seraient responsables de près de 4.000 cancers colorectaux par an, en France. Ils exigent leur interdiction, après avoir lancé une pétition en novembre dernier déjà signée par 180.000 personnes. Pourtant, difficile de changer les habitudes des consommateurs. "Le jambon est plutôt rose, s’il était gris cela ne me donnerait pas envie", confie un Parisien.

Et pour cause, les additifs décriés E249, E250, E251 et E252 sont utilisés pour conserver la charcuterie mais aussi pour lui donner une couleur rosée. Naturellement, contrairement aux idées reçues, le jambon cuit est gris. Une teinte loin d'être appétissante pour certains amateurs. "J’ai entendu dire que le jambon gris, sans rien, c’était bon. Mais il y a encore du chemin à faire", poursuit cette consommatrice, dubitative. 

"C’est peut-être un petit peu plus cher mais c’est meilleur"

Pourtant, les soupçons sur le lien entre nitrite et cancer sont de plus en plus insistants. "Nous avons accumulé énormément de données, et ce qui était une alerte est aujourd'hui une quasi-certitude : il faut agir", a rappelé au micro d'Europe 1 Axel Khan, le président de la Ligue contre le cancer.

Certains ont déjà changé leur comportement d’achat. "Je l’achète sans nitrites, je trouve intéressant d’avoir le même jambon que j’ai l’habitude de manger, mais sans ce qui est inquiétant", explique une riveraine. "Je ne l’achète jamais sous plastique, je pense que ce n’est pas bon pour la santé. Ils mettent trop de produits ajoutés. Si c’est trop rose je ne l’achète pas", plaisante une autre. "C’est peut-être un petit peu plus cher mais c’est meilleur."

Certains acheteurs dénoncent aussi le comportement des industriels. "Ils doivent changer les produits qu’ils mettent dedans", s'agace une acheteuse. "J’ai l’impression que ce sont eux qui nous rendent malade !"