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Antoine Terrel , modifié à
Invité samedi d'Europe 1, Rémi Aufrère-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, a défendu le droit de retrait exercé par les conducteurs de trains et les contrôleurs à la SNCF. 
INTERVIEW

Après une journée de vendredi très compliquée, celle de samedi devrait être à nouveau le théâtre d'une importante pagaille dans les gares de France. Le trafic va en effet rester très perturbé, au premier jour des vacances scolaires. Direction et syndicats n'ont pas trouvé de compromis pouvant inciter les conducteurs et contrôleurs à lever leur droit de retrait, exercé après un accident qui a fait plusieurs blessés mercredi, dont un conducteur de train. Invité samedi d'Europe 1, Rémi Aufrère-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, a défendu l'action de ses collègues. "Pour nous, ce n'est pas une grève", explique-t-il. 

"Ça a peut-être les effets d'une grève pour les usagers, c'est pénalisant, mais ce n'est pas une grève", martèle le syndicaliste au micro de Bernard Poirette. Et alors que le droit de retrait doit s'exercer en cas de "péril imminent", Rémi Aufrère-Privel assure qu''il y a péril". "Ce qui est en question dans l'accident de mercredi, c'est un type de matériel et un mode d'exploitation", détaille-t-il. "En cas de collision frontale, avec ce type de matériel, il y a de forts risques qu'il annihile les deux systèmes d'alertes lumineux et sonores, qui sont très importants pour éviter un 'surraccident' dans l'accident".

"Remettre des contrôleurs à bord des trains"

"Chaque conducteur qui utilise un certain type de matériel peut s'estimer en danger en cas de collision frontale, d'autant plus qu'il est seul à bord du train", enchaîne le syndicaliste. "Ça correspond à un péril imminent dans la mesure où vous additionnez les difficultés et les risques".

Cette solitude des conducteurs est en effet au cœur des revendications des syndicats. Lors de l'accident, "le conducteur était lui-même blessé, il a dû descendre de son train", précise Rémi Aufrère-Privel. "Nous avons demandé à la direction de remettre des contrôleurs à bord de ces trains", ajoute le syndicaliste, décrivant une CFDT "très responsable". Mais, regrette-t-il, "la direction n'a pas voulu nous répondre sur ce sujet".

"Les contrôleurs et les conducteurs ne sot pas rassurés"

"La direction s'est engagée à renforcer la conception du module du train pour protéger les organes de sécurité et les dispositifs d'alerte, mais ça, c'est à moyen terme", dénonce encore le secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots. "Les contrôleurs et les conducteurs ne sont absolument pas rassurés".

Interrogé sur les suites de ce droit de retrait, le responsable syndical assure qu'aucun nouveau rendez-vous de négociation n'est pour l'instant prévu.