Moselle : plainte contre ArcelorMittal pour un déversement d'hydrocarbures dans une rivière

"400 litres d'acide chlorhydrique à 97% ont été vidés dans un décanteur, ce qui a provoqué une réaction chimique", affirme le maire de Florange.
"400 litres d'acide chlorhydrique à 97% ont été vidés dans un décanteur, ce qui a provoqué une réaction chimique", affirme le maire de Florange. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le maire LR de Florange Rémy Dick a annoncé qu'il allait déposer plainte contre ArcelorMittal pour un déversement d'hydrocarbures dans la Fensch, un affluent de la Moselle. De son côté, la la CGT a dénoncé un rejet "délibéré d'acide chlorhydrique", ce que le groupe conteste.

Le maire de Florange, en Moselle, va déposer plainte contre ArcelorMittal pour un déversement dans une rivière d'hydrocarbures, a-t-il indiqué mercredi à l'AFP, et la CGT a dénoncé un rejet "délibéré d'acide chlorhydrique", ce que le groupe conteste.

"On va déposer plainte, comme on le fait à chaque pollution de la Fensch", un affluent de la Moselle, a déclaré le maire LR de Florange, Rémy Dick. "A la suite de la mauvaise gestion d'un incident" à la cokerie, "400 litres d'acide chlorhydrique à 97% ont été vidés dans un décanteur, ce qui a provoqué une réaction chimique avec les hydrocarbures et l'huile présents à la surface", a expliqué à l'AFP Lionel Buriello, délégué CGT du site mosellan d'ArcelorMittal. Selon lui, le mélange s'est ensuite déversé dans la rivière à partir d'un point de rejet.

Un rapport sur l'acidité de la rivière controversé  

Des "irisations", constatées le 30 octobre "sur la Fensch sont la conséquence d'une opération sur notre station de traitement des eaux de la cokerie", a reconnu dans un communiqué le groupe sidérurgique. "Comme le prévoit la procédure, ArcelorMittal a immédiatement fait intervenir ses services de pompiers internes qui ont posé un barrage flottant en aval du point de rejet", a relaté le leader de l'acier. ArcelorMittal a affirmé, dans le communiqué, qu'"aucun rejet d'acide n'avait eu lieu".

"Cette possibilité avait été évoquée par erreur dans un premier rapport d'intervention interne, mais elle a été écartée rapidement", a assuré le groupe. "Les mesures d'acidité (pH) réalisées au point de rejet montrent que les valeurs sont restées conformes aux valeurs réglementaires prescrites", a-t-il précisé. "Ce démenti est tout aussi irrationnel que l'acte délibéré de pollution. Quand les mesures ont-elles été faites ? A quel endroit", a réagi Lionel Buriello.

La pollution du cours d'eau par le groupe sidérurgique "reste une problématique"

A la demande de la CGT, un comité social et économique extraordinaire a été organisé mercredi. La pollution du cours d'eau par le groupe sidérurgique "reste une problématique" qui ne trouve pas de solution, a constaté le maire de Florange. "Sur deux ans, on a comptabilisé avec (la communauté d'agglomération du Val de Fensch) treize déversements (d'hydrocarbures) avant celui-ci. Donc, ça fait quatorze", a-t-il ajouté. Selon lui, ArcelorMittal en a reconnu trois sur les quatorze.

En septembre, le tribunal correctionnel de Thionville avait relaxé ArcelorMittal pour le déversement d'eaux usées sans autorisation sur un crassier près d'Hayange, présenté par un ancien intérimaire comme un rejet d'acide pour décaper l'acier. Le parquet a fait appel de cette décision.