1:33
  • Copié
Delphine Schiltz // Crédit photo : FRANCOIS GUILLOT / AFP
Il y a 20 ans à Vilnius, en Lituanie, l’actrice Marie Trintignant mourait, après cinq jours de coma, victime des coups de son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat. L’affaire, qui a agité le débat public en France, marque un tournant dans la perception et la prise en compte des féminicides en France.

C'était il y a 20 ans. À Vilnius en Lituanie, les coups portés par le chanteur Bertrand Cantat à sa compagne Marie Trintignant sont fatals à l'actrice. Un féminicide qui marque un véritable tournant dans la perception des violences faites aux femmes. D'abord dans les médias. À l'époque, la presse évoque une "un huis clos tragique" ou "un drame passionnel". Pas question de violence conjugale et encore moins de féminicide. Mais même minimisé, le meurtre de Marie Trintignant marque une prise de conscience. 

Un réel impact

"Elle a eu un réel impact sur la pensée de l'ensemble des citoyens et citoyennes chez nous. À l'époque, j'avais l'habitude de dire : 'on sait combien de portables sont volés en France mais on ne sait pas combien de femmes sont tuées par jour' et suite à cette prise de conscience de l'ensemble de la société, c'est en 2006 que le ministère de l'Intérieur a décidé de créer une délégation aux victimes qui compte le nombre de femmes tuées de manière officielle", se souvient Ernestine Ronai, responsable du premier Observatoire des violences faites aux femmes, créé en 2002.

Mieux comptabiliser et mieux protéger. En 20 ans, la loi française s’est étoffée. Ordonnance de protection pour éloigner le conjoint violent, téléphone grave, danger pour joindre la police à toute heure. Mais les féminicides subsistent faute d’application effective des lois et de mesures préventives. Le décompte officiel porte à 122 le nombre de femmes tuées en France en 2021.