Evoquant la loi de 1905, le maire de Montpellier estime qu'il revient aux fidèles de gérer leur lieu de culte, et non à un pays étranger. (Image d'illustration) 1:29
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Hélène Terzian, édité par Romain David , modifié à
Afin de financer l'entretien et l'agrandissement de la mosquée Averroès de la Paillade à Montpellier, l'association qui gère ce lieu de culte envisage de le revendre au Maroc. Mais pour éviter qu'il ne tombe sous l'influence d'une puissance étrangère, la mairie a décidé de faire jouer un droit de préemption pour l'acquérir.

Alors que le projet de loi "confortant les principes républicains", et visant à lutter contre ce que l’exécutif a baptisé "les séparatismes", sera présentée mercredi en Conseil des ministres, l’éventuel rachat d’une mosquée française par le Maroc pourrait faire figure de cas pratique. À Montpellier, le maire de la ville s'oppose à la vente de de la mosquée Averroès de la Paillade au royaume chérifien, refusant l'ingérence d'un pays étranger dans le financement de ce lieu de culte.

L'association locale n'a plus les moyens de l'entretenir

C'est au détour d'un simple document administratif que la mairie s'est rendue compte du projet : l'association à la tête de la plus grande mosquée de Montpellier veut vendre la salle de prière au Maroc. Une cession pour un euro symbolique que le maire socialiste, Michaël Delafosse, refuse catégoriquement. Il a donc décidé de préempter les lieux pour éviter la vente. "Si on laisse passer l’idée que ce sont les pays étrangers qui financent les lieux de culte, alors les religions se placent sous l’influence de ces pays étrangers. Je le dis clairement : c’est non !", s’agace l’édile auprès d’Europe 1. "Il appartient aux fidèles montpelliérains de prendre en charge leur lieu de culte, conformément à la loi de 1905", fait-il encore valoir.

Des fidèles qui n'ont plus les moyens d'entretenir leur lieu de culte

Les fidèles avaient justement aidé par le passé à acheter la salle de prière à la mairie, pour 1,2 million d’euros. Mais aujourd'hui, l'association locale n'a plus les moyens de l'entretenir et de financer son agrandissement : voilà pourquoi elle a sollicité le Maroc. L'Union des mosquées de France (UMF), une fédération cultuelle proche du royaume, explique que le pays n'a pas donné suite à cette demande. Dans tous les cas, l'opposition de la mairie devrait probablement faire avorter le projet.