Mohammed Moussaoui élu président du Conseil français du culte musulman

Mohammed Moussaoui a été élu dimanche à la tête du CFCM.
Mohammed Moussaoui a été élu dimanche à la tête du CFCM. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP
Mohammed Moussaoui a été élu dimanche à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM), principal interlocuteur des pouvoirs publics pour les cinq à six millions de musulmans pratiquants. 

Observatoire contre le radicalisme, formation et statut des imams, meilleure représentation au niveau local : c'est avec ce programme que Mohammed Moussaoui a été élu dimanche à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM), espérant pouvoir relever "les défis qui sont les nôtres". Le CFCM, principal interlocuteur des pouvoirs publics pour les cinq à six millions de musulmans pratiquants, est attendu au tournant : en octobre, Emmanuel Macron avait demandé entre autres qu'il s'implique davantage, avec "changement de rythme" et "une parole forte", dans la lutte contre la radicalisation et le communautarisme. Il avait déjà été président du CFCM de 2008 à 2013. 

Seul en lice

Mohammed Moussaoui, 55 ans, était le seul en lice, et avait proposé aux 87 membres du conseil d'administration une liste "unique et consensuelle" pour la composition de son bureau. Celle-ci a obtenu 60 voix "pour", aucune "contre", 7 abstentions, sur un total de 67 votants. Les 14 délégués du RMF, une fédération proche du Maroc concurrente, n'apparaissant pas dans la composition du bureau, sont partis avant le vote. Ce bureau "va pouvoir permettre d'affronter les défis qui sont les nôtres", a déclaré le président du CFCM à la presse, après le vote. 

Les deux vice-présidents sont Chems-Eddine Hafiz, tout juste élu nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris (proche de l'Algérie), qui avait retiré samedi sa candidature au CFCM, et Ibrahim Alci (fédération CCMTF, proche de la Turquie). Ils seront président du CFCM respectivement en 2022 et 2024, en vertu des statuts qui prévoient une présidence tournante au sein du bureau comme cela été le cas en 2013, 2015 et 2017.

Le CFCM, souvent critiqué pour son manque de représentativité et de résultats

Plusieurs dossiers attendent Mohammed Moussaoui alors que le CFCM est souvent critiqué pour son manque de représentativité, de résultats, et reste marqué par les querelles entre la dizaine de fédérations restées proches des pays d'origine des communautés (Maroc, Algérie, Turquie...). Pour mettre en oeuvre son programme, Mohammed Moussaoui, dont la fédération UMF (Union des mosquées de France, proche du Maroc) a remporté le plus d'élus lors de la première étape des élections régionales en novembre, a annoncé la création d'une dizaine de commissions thématiques: "formation de imams et aumôniers", "mosquées", "financement", "pratiques religieuses", "sciences et éthique" etc.

Le nouveau président élu pour deux ans, entend mettre sur pied un "Observatoire contre le radicalisme". Le CFCM s'approchera des pouvoirs publics afin de signer une convention-cadre", a-t-il dit. Les prochains mois devraient être dense pour le nouveau président du CFCM : Édouard Philippe a promis de présenter "d'ici fin mars" un plan contre l'islam radical. Et des propositions de l'exécutif sont attendues pour garantir la transparence des financements du culte.