Mobilisation en baisse, heurts à Nantes et Lyon : ce qu'il faut retenir de l'acte 26 des gilets jaunes

Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de France, comme ici à Nantes.
Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de France, comme ici à Nantes. © Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
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Antoine Terrel avec AFP , modifié à
Pour la deuxième semaine consécutive, le mouvement des "gilets jaunes" a connu sa participation la plus faible depuis le début du mouvement. 

Près de 6 mois après le début de la contestation, les "gilets jaunes" ne parviennent pas à relancer le mouvement. Samedi, lors du 26e samedi consécutif de manifestations contre la politique d'Emmanuel Macron, et alors qu'une semaine auparavant, le mouvement avait connu sa plus faible mobilisation depuis le 17 novembre, les "gilets jaunes" ont connu une nouvelle baisse de participation. Retour sur cet "acte 26", dont les épicentres se trouvaient cette fois en régions.

Mobilisation en baisse

Avec 18.900 manifestants samedi dernier, les "gilets jaunes" avaient connu lors de l'acte 25 la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Et cette journée de samedi est venue confirmer l’essoufflement à l'oeuvre depuis plusieurs semaines. Au total, dans toute la France, quelque 18.600 manifestants ont été recensés par le ministère de l'Intérieur, dont 1.200 à Paris. De leurs côté, les "gilets jaunes" font état de plus de 37.000 participants. 

Faible et courte mobilisation à Paris

La mobilisation a été de courte durée dans les rues de la capitale. Un cortège regroupant 600 participants s'est élancé de Jussieu vers 13 heures. Le point de départ avait été choisi "en soutien aux enseignants" pour protester contre la loi Blanquer. Deux heures plus tard, la foule a terminé son parcours dans le calme, sur l'esplanade Pierre Vidal-Naquet (13e arrondissement). Une partie des participants a continué à occuper l'esplanade au cours de l'après-midi, tandis que d'autres ont entamé une "manif sauvage" dans Paris. 

Une nouvelle fois, l'accès aux Champs-Élysées avait été fermé au sein d'un périmètre d'interdiction comprenant le palais présidentiel et l'Assemblée nationale, de même que le secteur de Notre-Dame.

Des heurts à Nantes et à Lyon

Pour ce 26e acte, les épicentres de la mobilisation étaient Nantes et Lyon. À Nantes, alors que la préfecture avait dit "redouter "le rassemblement de 500 membres de l'ultragauche", 2.200 "gilets jaunes" ont battu le pavé, sous escorte de la gendarmerie mobile et d'un hélicoptère. Des heurts ont éclaté vers 15 heures, lorsqu'une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a été victime de jets de projectiles par des manifestants, conduisant à une intervention des forces de l'ordre et des tirs de LBD. 

Un journaliste reporter d'images (JRI) de la chaîne d'information CNews a dit avoir été touché par un tir de LBD et a été pris en charge par des "street medics". "J'ai reçu un tir de LBD au niveau du bas ventre, je vais bien car ma ceinture abdominale a permis d'atténuer le choc", a dit Stéphane Perrier. 26 manifestants ont été interpellés. 

L'après-midi a également été marqué par un épisode de vive tension sur le quai de la Fosse. "Un automobiliste a tenté de forcer un barrage" ce qui a conduit des gendarmes à "sortir leur arme". Puis "l'automobiliste a fait demi-tour", a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique. Les forces de l'ordre "n'ont pas fait usage de leur arme, ça s'est arrêté là. Aucun coup de feu n'a été tiré, on ne peut pas parler d'un manque de sang froid", a ajouté la préfecture, précisant qu'une enquête de police avait été ouverte.

Des heurts ont également éclaté à Lyon, où quelque 2.000 manifestants ont été recensés. Les forces de l'ordre ont riposté à des jets de projectile par de nombreux tirs de gaz lacrymogènes. Des heurts qui ont fait 22 blessés côté forces de l'ordre, 2 côté manifestants et ont conduit à 9 interpellations, selon la préfecture.

À Bordeaux, place forte de la mobilisation depuis le 17 novembre, la participation a continué sa baisse entamée il y a quelques semaines. Seulement 700 personnes se trouvaient dans le cortège, selon la préfecture, qui a également fait état de 11 interpellations ainsi que de plus de 70 verbalisations pour participation à un rassemblement non autorisé, mais n'a signalé ni incidents, ni violences notables.

Des rassemblements avaient également lieu à Dijon, Toulouse, Orléans, où les autorités avaient mis en place des zones interdites aux manifestations. À Montpellier, 1.300 "gilets jaunes" ont défilé dans le calme selon la préfecture, dans une ambiance bon enfant.

Enfin, à Strasbourg, ils étaient une soixantaine aux abords du meeting de LREM au Palais de la musique et des congrès avec sur une banderole bleu-blanc-rouge le slogan : "Vivre pas survivre, justice fiscale".