Miss France 2023 : pourquoi le concours se veut plus moderne ?

Miss France
Le concours est désormais ouvert à toutes les femmes de plus de 18 ans, sans limite d'âge, y compris mariées, avec ou sans enfants. © SAMEER AL-DOUMY / AFP
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avec AFP
Ce samedi soir, le concours Miss France 2023 se tient près de Châteauroux. Lors de cette 93e édition, les critères de sélection ont été élargis pour les 30 candidates, qui tenteront de succéder à Diane Leyre. L'objectif de ces nouveautés est de faire voler en éclats plusieurs tabous afin de moderniser le concours de beauté.

Tatouages, mariage et limite d'âge : le concours Miss France, dont la 93e édition se tient ce samedi soir près de Châteauroux, a décidé cette année de faire voler en éclats plusieurs tabous pour moderniser un concours de beauté populaire mais souvent décrié. Trente miss régionales tenteront de succéder à Diane Leyre, lauréate de l'édition 2022. Âgées de 18 à 26 ans, les candidates viennent d'horizons variés : étudiantes en médecine, en tourisme ou en commerce, kinésithérapeute, maquilleuse, infirmière… Jusqu'alors, seules les femmes entre 18 et 24 ans, n'ayant pas d'enfant et mesurant au minimum 1,70 m pouvaient prétendre au titre envié de Miss France.

Du nouveau pour les candidates

Si la taille minimum demeure, le concours a décidé cette année d'élargir ses critères de sélection. Il est désormais ouvert à toutes les femmes de plus de 18 ans, sans limite d'âge, y compris mariées, avec ou sans enfants. Une règle qui s'applique même pour les femmes transgenres, "à partir du moment où la candidate a un état civil féminin", précise Alexia Laroche-Joubert, nouvelle présidente de la société Miss France. En juin dernier, une candidate transgenre, la comédienne Andréa Furet (20 ans), s'était présentée à l'élection de Miss Paris, où elle est arrivée deuxième dauphine. Autre innovation, les tatouages visibles sont désormais autorisés.

"Les modalités du concours qui ont changé ne sont que le reflet de la société actuelle", explique à l'AFP Cindy Fabre, Miss France 2005 et nouvelle directrice du concours. "Rares sont les filles qui ne sont pas tatouées. Il fallait qu'on s'adapte à cela". De plus, "on peut aussi être maman et concourir. Tout est une question d'organisation", estime Cindy Fabre. "Les papas ont aussi un rôle plus investi qu'auparavant. Nous tenons compte de tout cela".

Une idée contestée par Geneviève de Fontenay, 90 ans, "Miss des Miss", pour qui la maternité est incompatible avec le planning d'une reine de beauté.

Une révolution encore légère

L'assouplissement des critères n'a visiblement pas encore révolutionné les mœurs du concours. Si deux des 30 candidates en lice samedi sont tatouées (Miss Languedoc et Miss Nord-Pas-de-Calais), aucune n'est mère de famille et les trois doyennes n'ont que 26 ans (Miss Lorraine, Miss Nouvelle-Calédonie et Miss Picardie). L'association "Osez le féminisme" n'est pas plus convaincue par ces évolutions, "un coup de peinture blanche sur un mur moisi" selon sa porte-parole Fabienne El Khoury. L'association a engagé une procédure devant le conseil des prud'hommes de Bobigny contre les "critères discriminatoires" du concours Miss France. La décision est attendue le 6 janvier prochain.

Sur la forme, la soirée, présentée en direct sur TF1 par Jean-Pierre Foucault et Sylvie Tellier, devrait rester des plus classiques, avec des tableaux inspirés des grands succès du box office, comme "Titanic", James Bond ou Amélie Poulain. Les 15 finalistes seront annoncées lors d'une séquence à la façon des Oscars. Le jury présidé par Francis Huster, réunira notamment la championne de judo Clarisse Agbegnenou, le producteur Dominique Besnehard ou le chanteur Kendji Girac. Empêchée, la chanteuse et humoriste Camille Lellouche sera remplacée par la comédienne Bérangère Krief.

Les finalistes seront départagées à 50/50 par les téléspectateurs et le jury en fin de soirée. Plus de sept millions de téléspectateurs avaient suivi le concours en direct l'an dernier.