Mireille Knoll "pensait que tout le monde était bon comme elle", confie son fils

Le visage de cette femme de 85 ans est dans tous les esprits aujourd'hui. 1:26
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Aude Vernuccio, avec A.H. , modifié à
Daniel Knoll, le fils de l'octogénaire assassinée vendredi dans son appartement du 11e arrondissement de Paris, a exprimé au micro d'Europe 1 sa peine immense et la colère qu'il ressent aujourd'hui.
TÉMOIGNAGE

"Je ne comprends pas comment un être humain normal peut donner à une personne âgée onze coups de couteau". Au micro d'Europe 1, Daniel Knoll peine toujours à réaliser l'horreur du drame qui a touché sa famille, vendredi. Le corps de sa mère, Mireille Knoll, 85 ans, a été découvert dans son appartement en partie calciné, lardé de coups de couteau. Mardi, deux hommes ont été mis en examen pour "homicide volontaire", dont l'un de ses voisins, âgé de 28 ans. Le parquet a retenu le caractère antisémite.

"Elle aurait reçu le monde entier". Le fils décrit Mireille Knoll, 85 ans, rescapée de la rafle du Vel d'Hiv, comme "une femme sans défense, atteinte de Parkinson, qui n'arrive même pas à marcher". Alors "comment on peut faire ça ? La barbarie nazie n'a pas suffi", s'interroge-t-il. Daniel Knoll évoque aussi les revenus modestes de sa mère, compensés par l'aide bénévole que la vieille dame recevait de ses proches, voisins, famille et amis. "Elle vivait avec beaucoup d'aides sociales, elle avait des revenus de 800 euros par mois. Il y avait des gens qui venaient lui donner à manger, qui la couchait. Tous les gens qui venaient la voir, les voisins, les voisines, les amis… Elle aurait reçu le monde entier à la maison si elle avait pu", se remémore-t-il.

Entendu sur europe1 :
Elle disait : 'il me rend des services, il fait des petites courses'

Une vieille dame "gentille et naïve". L'octogénaire connaissait le suspect, son voisin, "depuis l'âge de sept ans", souligne Daniel Knoll. "Elle disait : 'il me rend des services, il fait des petites courses'. Comment peut-on imaginer une chose pareille ? Elle était gentille et naïve. Elle pensait que tout le monde était bon comme elle", déplore le fils aujourd'hui.

"Ce n'est pas un être humain". Pour lui, la culpabilité du voisin, présent dans l'appartement le jour du meurtre, et la préméditation de l'acte ne laissent pas l'ombre d'un doute. "Maintenant, on sait bien qu'il avait tout prévu : coups de couteau et après on met le feu. C'est un monstre, ce n'est pas un être humain !", s'insurge Daniel Knoll.

"Qu'aucune mère ne puisse supporter ça". Alors qu'une marche blanche en la mémoire de Mireille Knoll s'élancera mercredi à 18h30 de la place de la Nation à Paris, il espère que cette tragédie "marque les esprits, et que ça n'arrive plus jamais". "Il faut qu'aucune mère ne puisse supporter ça. Ni juive, ni musulmane, ni noire, ni arabe, ni blanche, ni jaune. C'est scandaleux, c'est horrible".