Metz : prison avec sursis pour un surveillant pénitentiaire pour violences sur un détenu

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Le surveillant a été condamné par le tribunal de Metz à six mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende © Capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
Un surveillant de la prison de Metz-Queuleu a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir fait une clé de bras et frappé un détenu pendant une fouille au corps en avril dernier.

Un surveillant de la maison d'arrêt de Metz-Queuleu a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Metz à six mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende pour avoir frappé un détenu en avril dernier.

Déjà condamné pour les mêmes faits. Il devra en outre verser 1.000 euros à la victime "en réparation des souffrances endurées", a indiqué la présidente du tribunal, qui a rappelé que l'agent avait déjà été condamné pour les mêmes faits en décembre 2015 à Nancy. Le ministère public avait requis six mois de prison avec sursis lors de l'audience, en décembre. À l'issue du délibéré, le prévenu, âgé de 29 ans et surveillant pénitentiaire depuis dix ans, a annoncé son intention de faire appel.

Frappé pendant une fouille. Un détenu l'accuse de lui avoir fait une clé de bras et de l'avoir frappé au visage lors d'une fouille au corps à l'issue d'un parloir en avril 2017, parce qu'il refusait de lever la jambe en raison d'un problème de santé. Des codétenus ont raconté l'avoir retrouvé nu, sur le sol.

Porter préjudice au surveillant ? "C'est totalement faux, je lui ai mis la main dans le dos pour l'empêcher de reculer, le seul moment où j'ai saisi son poignet, c'est lorsqu'il m'a saisi au col", a raconté le surveillant lors de son audition, selon son avocat, Me Stéphane Pelzer. L'agent a avancé l'hypothèse que le détenu se soit tapé la tête contre un mur pour lui porter préjudice.

Un agent "consciencieux". "Entre juin et novembre 2017, mon client a été à l'origine d'une trentaine de saisies de portables, de produits stupéfiants", a souligné Me Pelzer, qui le décrit comme un agent "consciencieux dans son travail" et ayant "la faiblesse de ne pas fermer les yeux" sur les trafics des détenus.

Lors de l'audience, le représentant du parquet avait souligné que le surveillant n'avait pas signalé à sa hiérarchie la fouille houleuse. "Son attitude peut surprendre, malheureusement les surveillants doivent quotidiennement faire face à un flot de violences institutionnalisé et toléré par le système carcéral", a regretté son avocat.