Menhirs détruits de Carnac : une enquête ouverte par le parquet de Lorient

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Des petits menhirs ont été détruits pour construire un magasin de bricolage. (Illustration) © Ronan Houssin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Une enquête a été ouverte après la destruction de petits menhirs à Carnac, dans le Morbihan, lors du chantier de construction d'un magasin de bricolage. Si la valeur archéologique du lieu fait débat, deux associations ont décidé de porter plainte et le maire de la commune est désormais sous protection de la gendarmerie après des menaces de mort.

Une enquête a été ouverte à Lorient après la destruction lors d'un chantier de construction d'un magasin de bricolage de petits menhirs à Carnac (Morbihan), dont la valeur fait débat, a confirmé à l'AFP le parquet de Lorient. Cette enquête, contre X, fait suite à une plainte reçue lundi de l'association Koun Breizh "dénonçant une 'destruction volontaire de patrimoine archéologique'", a précisé le procureur de la République Stéphane Kellenberger. Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient.

"Établir les responsabilités de chacun"

L'association Koun Breizh (Souvenir breton) a précisé dans un communiqué commun avec Sites & Monuments, daté de mercredi, que cette autre association de défense du patrimoine se joignait à cette plainte. Les deux associations estiment "que toute la lumière doit être faite pour identifier les failles qui ont conduit à la destruction des monolithes et établir les responsabilités de chacun". Elles assurent également condamner "fermement les menaces dont le maire de Carnac a été victime et (ne) porter aucune accusation dans ce dossier".

 

L'affaire avait éclaté début juin quand Ouest-France avait révélé l'existence d'un billet de blog, publié sur le site internet de Sites & Monuments et rédigé par un archéologue amateur de Carnac, affirmant qu'une quarantaine de petits menhirs avaient été détruits dans un chantier de construction d'un magasin de bricolage. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne avait souligné dans un communiqué le "caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges".

Le maire de Carnac placé sous protection de la gendarmerie

Le maire (Horizons) de la commune, Olivier Lepick, avait reconnu pour sa part "une erreur administrative" mais qui ne serait "pas le fait de la commune" qui a respecté la législation selon lui. Le domicile de l'élu, par la suite menacé de mort sur les réseaux sociaux, a été placé sous la protection de la gendarmerie, sur décision du sous-préfet de Lorient. Des tags avaient également été inscrits dans la nuit de samedi à dimanche sur la façade d'entrée de l'église de la commune.

Koun Breizh et Sites & Monuments réclament également à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak l'ouverture d'une "mission d'inspection administrative". Deux petits partis autonomistes bretons, le Parti Breton et l'Union démocratique bretonne (UDB), ainsi que le député Les Républicains (LR) des Côtes-d'Armor Marc Le Fur avaient également demandé à ce que soit déclenchée une enquête pour définir les responsabilités.