Médiation à Notre-Dame-des-Landes : le ton monte entre partisans et opposants à l'aéroport

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avec AFP , modifié à
Trois associations favorables au nouvel aéroport considèrent que les médiateurs nommés par le gouvernement soutiennent les opposants à la nouvelle infrastructure.

Des opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique ont dénoncé jeudi les "insinuations" portées la veille par trois associations favorables à la nouvelle infrastructure sur leurs liens privilégiés supposés avec les médiateurs nommés par le gouvernement pour débloquer ce dossier controversé.

Les pro-aéroports accusent les médiateurs de partialité. Les trois associations favorables au transfert de l'actuel aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes, très critiques depuis le lancement le 1er juin de cette mission de six mois, ont réaffirmé mercredi dans un communiqué leur "(scepticisme) quant à l'impartialité de cette médiation", après une rencontre avec les médiateurs en préfecture de Loire-Atlantique. "Nous avions interpellé les médiateurs sur le manque d'objectivité de leur axe de travail. Force est de constater après notre entretien que la seule hypothèse qu'ils envisagent est le réaménagement de Nantes-Atlantique", écrivent les associations pro-transfert.  Elles accusent par ailleurs les médiateurs de mener "des négociations parallèles avec les opposants hors des lieux officiels" et avancent que les associations d'opposants ont été "associées aux choix des experts (et) à la validation des missions qui leur sont confiées par la mission de médiation". 

Les opposants rejettent en bloc les accusations. "Trop, c'est trop !", a répondu jeudi le CéDpa, un collectif d'élus opposés au projet du nouvel aéroport, rejetant en bloc "les insinuations" des associations pro-transfert qui "hurlent à nouveau à la partialité supposée des médiateurs". "Le CéDpa répète qu'il n'a pas participé au choix des experts, ni à la définition des missions qui leur ont été confiées. Il n'a aucune idée de ce que seront les rapports de ces expertises", souligne le collectif d'opposants à Notre-Dame-des-Landes. "Quant à l'affirmation de rencontres parallèles (pourquoi pas occultes et complotistes, tant qu'on y est) elle est tout bonnement ridicule. Le CéDpa a rencontré les médiateurs soit à la Préfecture de Nantes (principale et annexe), soit au ministère boulevard Saint-Germain pour des réunions de controverse avec la DGAC (Direction générale de l'aviation civile, ndlr", rétorque un membre du CéDpa.

Le gouvernement doit se prononcer avant Noël. Les trois médiateurs doivent remettre leur rapport au plus tard le 1er décembre à Édouard Philippe. Le Premier ministre a promis que le gouvernement se prononcerait avant Noël sur le projet de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui aurait dû initialement être inauguré en 2017.