Marseille : des membres présumés de la mafia et un ex-joueur de foot jugés pour trafic de drogue

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avec AFP
Ils assurent que les nombreux contacts étaient pris dans le but de se lancer dans une entreprise d'importation d'huile d'olive et de fruits et légumes depuis la Calabre, leur berceau familial.

Quatre-vingt-neuf kilos de cocaïne avaient été saisis sur un voilier aux Antilles : soupçonnées d'avoir notamment organisé ce transfert vers l'Europe, 14 personnes, dont des membres présumés de la mafia calabraise et un ex-joueur de foot, comparaissent à partir de lundi à Marseille.

Une "association de malfaiteurs chevronnés et aguerris". Installés à Vallauris (Alpes-Maritimes), Antonio Magnoli, 57 ans, et Rocco Magnoli, 62 ans, sont, selon le juge d'instruction, au centre d'une "association de malfaiteurs chevronnés et aguerris", notamment impliquée dans cette opération d'échange de résine de cannabis chargée au Maroc contre de la cocaïne à la Martinique - sur la base d'un kilo de cocaïne contre trois kilos de résine de cannabis. Seul l'un d'entre eux, Rocco, comparaît lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille : son frère Antonio a demandé et obtenu devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'être jugé devant la cour d'assises.

Aux côtés de Rocco Magnoli, 13 autres personnes seront également jugés : des membres du banditisme martiniquais, azuréen ou encore montpelliérain, mais aussi Julio Colombo, un ancien footballeur de 32 ans, ancien international espoir en 2004 qui a porté pendant huit ans, de 2002 à 2010, les couleurs du club de Montpellier. L'enquête menée en collaboration avec les enquêteurs italiens avait conduit à l'interception, le 8 juin 2015 au large de l'île de Saint-Martin (Antilles), du voilier "Le Relambi" chargé de 79 pains de cocaïne, pour un poids total de 89 kilos.

En fait, une entreprise d'importation d'huile d'olive. Julio Colombo, qui a reconnu sa participation au trafic, aurait notamment, selon les enquêteurs, mené les opérations d'échange, d'achat et de revente de drogue aux Antilles. Toujours selon l'enquête, les deux frères Magnoli, qui se présentent comme de paisibles retraités passant leurs journées à jouer aux boules, voyageaient très fréquemment en Italie et en Espagne pour y rencontrer des personnes présentées comme des trafiquants notoires. D'autres rendez-vous tout aussi discrets sur des chemins déserts du massif de la Sainte-Baume (Var) étaient également observés par les enquêteurs entre les frères Magnoli, parfois accompagnés de leur neveu Marcello Giovinazzo, également renvoyé, et "des Marseillais connus pour trafic de stupéfiants".

Une livraison de résine de cannabis, le 14 avril 2015 à Gênes (Italie), avait été observée par les policiers qui avaient aussi "sonorisé" le véhicule utilisé par Antonio Magnoli. Les frères Magnoli, désignés par les autorités italiennes comme faisant partie de la 'Ndranghetta, se défendent d'être des "mafiosi". Ils assurent que les nombreux contacts étaient pris dans le but de se lancer dans une entreprise d'importation d'huile d'olive et de fruits et légumes depuis la Calabre, leur berceau familial.