Marie, 76 ans, désespère de trouver l’amour à son âge : "Je suis désabusée"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Le célibat de Marie dure depuis vingt ans. Aujourd’hui âgée de 76 ans, elle désespère de rencontrer un homme avec qui partager sa vie. Elle s’est inscrite sur des sites de rencontre, en vain. Elle se confie à Olivier Delacroix, au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, sur son célibat qui lui pèse de plus en plus.
TÉMOIGNAGE

Cela fait vingt ans que Marie vit seule. Elle aimerait rencontrer un homme pour partager sa vie et sa compagnie, mais désespère voyant son âge avancer. Elle s’est inscrite sur des sites de rencontre, et a rencontré de nombreux hommes sans que cela ne soit concluant. Au micro de "La Libre antenne" sur Europe 1, elle évoque son célibat qui dure depuis vingt et raconte à Olivier Delacroix ses expériences infructueuses sur les sites de rencontre.

"J’ai été mariée. Je vis seule depuis l’an 2000. Ce n’était pas du tout mon choix. J’étais bêtement persuadée que j’allais rencontrer quelqu’un. Je n’ai pas commencé de relation depuis vingt ans. Je suis sur deux sites de rencontre, dont un que je vais quitter. L’autre est gratuit et je reste dessus sans conviction. J’ai rencontré beaucoup d’hommes. Je me suis déplacée parfois loin. Je ne veux plus me déplacer. Je ne sais pas si j’ai raison, mais je considère que c’est plutôt à l’homme de se déplacer.

J’avais à chaque fois une grande appréhension quand j’allais rencontrer un homme que je n’avais jamais vu, avec qui j’avais simplement dialogué au téléphone. C’est une aventure, ce n’est pas très prudent. C’était courageux, mais aussi inconscient. Maintenant j’ai arrêté de me comporter de cette manière parce que je suis désabusée, voire désespérée. J’ai perdu l’espoir de rencontrer une personne qui me conviendrait. C’est vrai que je suis un peu difficile, mais ce n’est quand même pas rien.

" Je deviens vieille, alors le temps presse "

C’est très difficile parce qu’il y a la peur de se tromper. C’est ça qui m’arrête certainement. Je deviens vieille, alors le temps presse. Ça devient urgent pour moi. Ne pas partager l’intimité et une complicité proche avec quelqu’un, cela me manque beaucoup et de plus en plus. J’ai eu 76 ans il y a 8 jours, j’ai pris un an de plus. C’était un choc de plus pour moi. Je ne fais absolument pas mon âge. J’ai l’âge que j’ai, mais j’ai un esprit jeune et très ouvert.

Beaucoup d’hommes accordent de l’importance à l’apparence. Ce qui est intéressant c’est ce qu’il y a dans l’enveloppe. Dans le domaine de l’amour, ça a de l’importance parce qu’il faut se plaire extérieurement. Il m’est arrivé de rencontrer des hommes intéressants, qui avaient des valeurs qui étaient les miennes, des goûts branchés art et culture comme moi, mais physiquement ça ne passait pas du tout. Ça met tout de suite un terme.

" Il y a des mensonges dans les profils "

Dans bon nombre de cas, l’homme me parlait de lui. Je passais mon temps à écouter, mais faire la connaissance de quelqu’un c’est un échange. J’en ai éliminé beaucoup parce que c’étaient des coqs. Ils s’exhibaient et ça ne m’intéressait pas. Combien m’ont parlé de leur maison et de leur voiture. Ce n’est pas ce que je recherche. Ma recherche c’est une complicité profonde avec un homme avec qui je serais bien pour un partage, pour marcher ensemble.

C’est parcouru d’embuches et de difficultés parce qu’il y a des mensonges dans les profils. Des mensonges sur la taille, le poids, le caractère et  l’âge. Beaucoup de personnes se rajeunissent. Quand on le découvre, ça jette un froid. Je trouve ça très triste, parce que l’on montre une personne qui n’est pas soi. Cela veut dire que l’on a honte d’être soi-même. C’est embêtant parce que quand on se rencontrera dans la vraie vie, la vérité va éclater.

Ceux qui m’ont abordée en me disant qu’ils avaient des gros besoins sexuels, je leur ai répondu que ce n’était pas ce que je recherchais. Je parlerais plutôt de sensualité que de sexualité à notre âge. Au contraire, je mets plutôt l’accent sur la sensibilité, le besoin de complicité, d’écoute, d’échange, de communication, de s’entourer, d’être un support l’un pour l’autre.

On est dans le dernier quart de notre vie et on ne va pas vers de jours meilleurs. La santé va commencer à décliner. J’y pense, mais ça ne m’arrête pas. C’est la vie. Si je peux vivre quelques années en étant heureuse, alors que j’ai l’impression de ne jamais avoir été vraiment heureuse, cela serait merveilleux."