marche blanche Christine Renon suicide
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Marion Gauthier, édité par Mathilde Durand
Une marche blanche en hommage à Christine Renon se déroule à Pantin, quelques jours après son suicide sur son lieu de travail.
REPORTAGE

Une marche blanche en hommage à Christine Renon se tient ce samedi à Pantin. La directrice d'école maternelle de 58 ans s'est donnée la mort lundi, au sein de son établissement scolaire, après avoir dénoncé ses conditions de travail dans une lettre envoyée à une trentaine de collègues.  

Proches, parents d'élèves, enseignants ou encore élus étaient au rendez-vous devant la mairie de Pantin. Une rose à la main, tête baissée, la peine du cortège est immense. En tête, la famille et les proches de la directrice d'école.

"Personne ne comprend, c'est impossible", confie Lionel, un ami proche. "C'était une personne forte, vivante, enjouée et surtout très entourée par une famille merveilleuse qu'elle aimait et des petits qu'elle chérissait. Tout ça, il faut le crier !"

Des enseignants en colère 

Parmi la centaine de personnes présentes pour rendre hommage à la directrice, se trouvaient également des membres du corps enseignant. "Je suis émue, en colère. En colère après notre institution, après la mairie de Pantin, après tous les gens avec qui on travaille et qui ne se rendent absolument pas compte de ce qu'on vit sur le terrain", témoigne une enseignante. "On a besoin d'une aide administrative, de redéfinir nos missions pour enfin être les animateurs pédagogiques que l'on est censé être."

Jeudi dernier, le jour des obsèques de Christine Renon, des milliers d'enseignants s'étaient rassemblés devant les locaux de l'Éducation nationale, à Bobigny, pour protester contre leurs conditions de travail.

"Si elle ne tient pas, personne ne le peut", lâche une ancienne directrice d'école dans le cortège. Les participants à la marche blanche espèrent que leur cri de colère sera entendu pour ne pas que leur collègue soit "partie pour rien". Jeudi sur Europe 1, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé la création d'un "comité de suivi" sur les conditions de travail des directeurs d'école.