Malika est en conflit avec ses voisins : "Je vis avec la peur"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Depuis leur arrivée dans l’immeuble, Malika est en conflit avec ses voisins. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, elle raconte les menaces, les insultes et les agressions que cette famille lui a fait subir. Elle confie sa peur et son calvaire à Olivier Delacroix. 
TÉMOIGNAGE

Malika subit du harcèlement de voisinage. La famille qui vit au-dessus de chez elle la menace et l’insulte. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, elle raconte que le père l’a menacée avec un canif et que la mère lui a jeté un seau d’eau de javel au visage. Elle a porté plainte plusieurs fois, en vain. Malika aimerait déménager, mais ne se voit proposer que des appartements insalubres. Elle fait part du calvaire que lui font vivre ses voisins à Olivier Delacroix.

"Ça fait 40 ans que je vis dans mon appartement. En octobre 2014, mon voisin, que je regrette, est décédé. Un jour, je rentrais des courses. J’ai vu les nouveaux voisins : une famille, un couple avec des filles de onze et deux ans à l’époque. J’ai regardé la femme et j’ai vu la porte de l’enfer s’ouvrir devant moi. Elle se comporte comme si elle était une reine et que tout était acquis. Quand je vois quelqu’un, je sais tout de suite comment il est.

Le lendemain, elle est venue laver l’appartement. Je suis au rez-de-chaussée, elle est au premier. Elle a jeté sur mes fenêtres l’eau usée qu’elle avait utilisée pour laver. Tout était noir. Je suis montée pour lui dire que ce qu’elle venait de faire, c’était interdit. C’est un petit immeuble de six étages, les autres voisins ne font pas ça. Elle m’a répondu : ‘Je fais ce que je veux, quand je veux’. Premier jour. J’ai appelé le bailleur. Quand le bailleur ou la police vient lui dire quelque chose, elle a la trouille. Une fois qu’elle rentre chez elle et qu’elle ferme sa porte, elle fait le contraire.

" Son mari m’a agressée avec un canif "

Elle a recommencé trois jours après. Ce jour-là il faisait beau, on avait ouvert la fenêtre. On était avec mon fils, ses copains, on buvait un café. Mon fils avait son dos tout mouillé, les rideaux et le sol étaient mouillés. Elle hurlait. Elle m’a dit : ‘Je n’ai pas peur de la médiatrice, je n’ai pas peur du maire, je n’ai pas peur du président et j’emmerde la police ! Je fais ce que je veux quand je veux et si tu n’es pas contente, va habiter chez les vieux, espèce de vieille !’ J’ai porté plainte. Elle a été convoquée au commissariat. Ils lui ont remonté les bretelles.

J’ai porté plainte plusieurs fois. Je croyais que la police était là pour nous aider et nous secourir. Chaque fois que je portais plainte, ils m’agressaient et m’insultaient. Ils me disaient que c’était normal parce qu’elle a quatre enfants. La mère passe l’aspirateur à minuit. Ils cassent tout. C’est invivable. Son mari m’a agressée avec un canif. Il m’a dit : ‘Si tu n’étais pas vieille, je t’aurais enlevé la panse’. Elle m’a balancé un seau d’eau de javel. J’ai été brulée. J’ai hurlé à la mort. Ma fille a appelé la police qui a répondu : ‘On ne vient pas, on en a marre’.

Le bailleur me dit de déménager. C’est à moi de déménager. Elle ne veut pas partir. Avant elle habitait dans un autre immeuble où elle faisait la même chose. Elle est arrivée ici parce qu’elle avait un F2 et était enceinte du troisième. On lui a donné un F4, un superbe appartement. Ils font tout pour que je parte. Ils m’ont proposé des appartements insalubres. Ils m’ont proposé un appartement dans lequel le mari a égorgé sa femme. Je ne veux pas rester dans mon quartier. Je veux quelque chose de bien. Je ne dors plus. Je vis avec un casque antibruit.

Je n’ai pas une bonne retraite. Je ne peux plus supporter les HLM. Ils ne me font visiter que des appartements dans des quartiers malfamés, où il y a des drogues qui courent. Je tiens tête. Beaucoup de mes voisins sont partis à cause d’elle et ils ont accepté n’importe quoi. Elle a fait fuir tous ses voisins de palier. Un voisin m’a dit : ‘Si je reste, je l’égorge’. J’ai peur de partir d’ici et de trouver encore pire. Je vis avec la peur. En 2016, j’ai même fait une tentative de suicide. Je voulais partir."