Malgré les orages, la sécheresse perdure dans l'Hexagone

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Les phénomènes orageux qui se sont abattus sur l'Hexagone la semaine dernière, mettant fin à un épisode de fortes chaleurs, n'ont pas suffit à faire remonter le niveau des nappes phréatiques. Depuis les années 1960, la fréquence des épisodes de sécheresse a été multipliée par six, alerte sur Europe 1 l'hydrogéologue Mathieu Baïsset.
INTERVIEW

Les orages qui ont frappé la France en milieu de semaine dernière ont mis fin au premier épisode caniculaire d'envergure de l’été. Toutefois, la sécheresse perdure malgré les pluies qui se sont abattues sur une très large partie du pays. Ainsi, 77 départements sont encore concernés par des arrêtés de restriction d’usage de l’eau, principalement dans l’est et le centre de la France.

"Les précipitations de la semaine dernière ont permis de remonter le niveau des cours d’eau. On voit une amélioration de leur débit dans beaucoup de régions", pointe au micro d’Europe 1 Mathieu Baïsset, hydrogéologue et directeur technique de la société Imageau, spécialisée dans les données sur les réserves en eau. La France compte environ 1.000 grands cours d'eau et quelque 400 nappes phréatiques.

Un épisode orageux insuffisant contre la sécheresse 

 "La sécheresse des sols s’est installée depuis de nombreux mois. Quelques phénomènes orageux ne suffisent pas à l’enrayer", explique Mathieu Baïsset. Concernant les "nappes phréatiques, ce ne sont pas ces pluies qui vont les recharger. À ce niveau, la situation est toujours inchangée et l’on a toujours, sur la partie centrale et l’est du pays, des niveaux modérément bas à bas", alerte ce spécialiste.

D’autant que "la fréquence des sécheresses augmente en France. Dans les années 1960-1970, on observait un épisode de forte sécheresse tous les dix ans. Maintenant, depuis les années 1990, on a plutôt six épisodes majeurs de sécheresse par décennie", relève notre hydrogéologue. Un phénomène qui s’accompagne d’une hausse globale des températures moyennes dans l’Hexagone. "On parle souvent du changement climatique à l’échéance de 2050 ou 2100, mais nous sommes déjà en train d’en mesurer les conséquences", conclut Mathieu Baïsset.