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Romain David
Alors que plusieurs syndicats invitent les forces de l'ordre à des rassemblements silencieux après la mort d'un policier volontairement renversé par un fourgon à Lyon, Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie-Officiers, s'agace sur Europe 1 de l'image de la police véhiculée par les réseaux sociaux.
INTERVIEW

Les policiers sont appelés par leurs syndicats à se rassembler en silence mardi, devant les commissariats après la mort de l'un des leurs. Lundi, le policier percuté volontairement par un fourgon le week-end dernier, près de Lyon, a succombé à ses blessures. Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur place pour lui rendre hommage, assurant avoir une pensée "pour tous ses collègues de France". "Ce sont toujours les mêmes discours. On n’avance pas", s’agace néanmoins au micro de Matthieu Belliard, dans la matinale d'Europe 1, Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie-Officiers.

Il rappelle ainsi que deux policiers, un homme à Rennes et une femme à Saint-Nazaire, se sont suicidés lundi. "Les policiers n’ont pas l’impression d’être défendus. Il y a beaucoup de malaise et beaucoup de colère", relève-t-il. Pour ce responsable syndical, le déficit de popularité, voire l’hostilité vis-à-vis des policiers, trouve en partie son origine dans le buzz fait par certaines images sur les réseaux. "Il y a aujourd’hui une fébrilité du politique, parce qu’il y a un traitement asymétrique au niveau des médias, et notamment sur les réseaux sociaux avec des vidéos tronquées, où l’on ne voit pas le début, ou l’on ne prend que des images qui font peurs, qui peuvent choquer, notamment chez les bobos", s’agace-t-il.

"Ce sont des gens qui viennent pour vous mutiler ou vous tuer"

Et alors que monte une demande de justice face aux accusations de violences policières qui se multiplient, Patrice Ribeiro tient à revenir sur les violences auxquelles ont également dû faire face les policiers dans certaines manifestations depuis plus d’un an. "On est au service de nos concitoyens. On n’a pas à se comporter comme des voyous, et les rares qui le font sont sanctionnés. La profession ne les soutient pas", assure-t-il."Mais ce que l’on ne voit pas, c’est la violence que subissent les policiers. Ce sont des gens qui viennent pour vous mutiler ou vous tuer, avec des boules de pétanque et des lames montées dessus, avec des jets d’acide et des cocktails molotov", énumère-t-il. "C’est ça la réalité."