Macron en Hitler : la Cour de cassation tranche en faveur d'un afficheur varois

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Un publicitaire varois avait publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Hitler (Archives). © Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
Mardi, la Cour de cassation a annulé la condamnation d'un afficheur varois qui avait publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Adolf Hitler. L'ancien publicitaire n'a "pas dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression", estime la cour.

La Cour de cassation a annulé mardi la condamnation d'un afficheur varois qui avait publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Adolf Hitler, estimant qu'il n'a "pas dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression". Michel-Ange Flori, 62 ans, ancien publicitaire, avait été condamné en première instance et en appel pour "injures publiques" au président de la République, qui avait porté plainte après la publication par cet entrepreneur de deux affiches à La Seyne-sur-Mer dans le Var et à Toulon, en 2021 en plein débat sur le pass sanitaire.

Une condamnation initiale de 5.000 euros d'amende

En janvier 2022, la cour d'appel d'Aix-en-Provence l'avait condamné à 5.000 euros d'amende et il s'était pourvu en cassation. Sur la première affiche visée, révélée le 19 juillet 2021, Emmanuel Macron était représenté sous les traits d'Adolf Hitler, petite moustache et uniforme nazi, avec ce slogan : "Obéis, fais-toi vacciner".

Un mois plus tard, alors qu'une enquête avait été ouverte pour l'affiche d'Hitler, Michel-Ange Flori avait publié une autre affiche où Emmanuel Macron apparaissait au côté du maréchal Pétain, vêtu et coiffé du même képi, sur fond de QR code, avec ce message : "Il n'y a qu'un pass à franchir".

Les limites de la liberté d'expression non franchies

Dans son arrêt daté de mardi que l'AFP a pu consulter, la plus haute juridiction française a estimé "que les affiches incriminées n'ont pas dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression", l'afficheur ayant notamment apposé une mention indiquant le caractère satirique sur l'une des affiches. "L'auteur s'est placé sur un mode satirique résultant, pour la première affiche, de la mention 'affichage satirique et parodique' et, pour la seconde, du jeu de mots 'il n'y a qu'un pass à franchir'", ajoute la Cour de cassation.

De plus "les photomontages en cause, pour outrageants qu'ils fussent vis-à-vis de l'actuel président de la République, se sont inscrits dans le débat d'intérêt général et la polémique qui s'est développée au sujet du pass vaccinal contre le virus du Covid", poursuit la Cour. En conséquence, elle a cassé et annulé la condamnation de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.