Lyon : enquête ouverte pour «favoritisme» dans la rénovation urbaine du quartier d'affaires

Lyon Part-Dieu
Le quartier d'affaire de la Part-Dieu à Lyon est le second de France, après la Défense en Ile-De-France. © Nicolas Liponne / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Une enquête pour "favoritisme" à la suite du dernier rapport de la chambre régionale des comptes a été ouverte par le parquet de Lyon. Il pointe un "manque de transparence" de la Métropole dans le choix en 2016 de faire appel au groupe Vinci pour un chantier lié à la rénovation du quartier de la Part-Dieu.

Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour "favoritisme" à la suite du dernier rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), pointant un "manque de transparence" de la Métropole dans le choix en 2016 du groupe Vinci pour un chantier lié à la rénovation du quartier de la Part-Dieu. "L'enquête, confiée à la direction zonale de police judiciaire (DZPJ), est en cours", a précisé le parquet de Lyon, interrogé par l'AFP. Dans un rapport rendu public le 25 septembre dernier, la CRC se penche sur des accords passés en 2016 entre le géant du BTP et la Métropole de Lyon, alors présidée par Gérard Collomb, via sa SPL (société publique locale) Lyon Part-Dieu.

L'instance s'est notamment intéressée au développement de la tour "To-Lyon", vaste projet immobilier public-privé comprenant, outre la tour qui doit être livrée par Vinci fin 2023, des parkings et la restructuration du parvis de la gare de quartier. La CRC s'étonne de voir Vinci, à travers sa filiale SCCV To-Lyon, avoir été chargée aussi du chantier du parking de la place Béraudier, en face de la gare et où une place basse de plusieurs niveaux doit voir le jour en 2025. Elle note que le choix de l'entreprise a "manqué de transparence dans un secteur pourtant très concurrentiel".

Deuxième quartier d'affaires de France

La chambre estime aussi "que la vente de la place basse, (...) s'est réalisée dans des conditions juridiquement contestables, l'ouvrage ayant été conçu par la collectivité publique et pour la satisfaction de ses besoins". Si la CRC reconnaît que l'opération "To-Lyon" reposait sur une coconstruction avec un investisseur privé, elle souligne aussi "qu'il n'en est pas moins contestable dès lors qu'une partie des ouvrages a vocation à être utile à la collectivité".

Deuxième quartier d'affaires de France, la Part-Dieu, situé dans le 3ᵉ arrondissement lyonnais, est actuellement le théâtre d'une dizaine de chantiers pour rendre ses espaces bétonnés en zones plus vertes d'ici 2029. Contactée par l'AFP, la Métropole de Lyon, présidée depuis 2020 par l'écologiste Bruno Bernard, n'a pas souhaité faire de commentaires. Gérard Collomb, 76 ans, maire socialiste de Lyon de 2001 à 2017 puis LREM de 2018 à 2020, avait dirigé la collectivité publique de 2015 à 2017. Il avait apporté son soutien à Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle de 2017 puis occupé les fonctions de ministre de l'Intérieur durant un an (2017-2018).