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Louise Sallé / Crédit photo : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Une des grandes mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire va être expérimentée dès ce début d'année dans plus d'un millier d'écoles : les cours "d'empathie". Objectif : apprendre à verbaliser ses émotions et développer la bienveillance. Un kit d'apprentissage a par ailleurs été publié pour guider les professeurs dans cette nouvelle discipline.

Les cours "d’empathie", pour lutter contre le harcèlement… C’est une mesure voulue par Gabriel Attal, expérimentée dès ce mois de janvier, de la maternelle au CM2. Dans 1.075 écoles, d’après le ministère, avec au moins une classe par niveau mobilisée et à raison d’une heure par semaine environ. Le but : développer la bienveillance, savoir verbaliser ses émotions, les réguler… Un "kit pédagogique" à destination des profs, présentant le contenu de ces cours, est par ailleurs en ligne.

Travail collectif

Dans une séance en maternelle, les élèves doivent former une ronde et au lieu de chanter une comptine, chaque enfant raconte l'émotion qu’il a ressentie pendant la récréation. Une nouveauté bienvenue : "Pour les élèves qui rapportent de la tristesse ou de la colère, on va réfléchir avec la classe à 'qu'est-ce qu'on pourrait faire pour l'aider dans cette situation ?'", décrit Thomas Villemonteix, professeur de psychologie à l’université et co-créateur du kit pédagogique.

"Si vous voulez, ce n'est pas tant la solution en elle-même qui va être importante que le fait que tous les élèves de la classe réfléchissent, y compris un élève qui pouvait être impliqué dans la situation. Mais ça peut être aussi simple que d'aller vers lui et lui proposer son aide, lui demander comment il va", ajoute-t-il.

"Une différence à la fin de l'année scolaire"

Les élèves développent l’écoute, la tolérance et se mettent à la place de leur camarade qui se confie. Un rempart contre le harcèlement, selon le chercheur : "Sur le plan international, il y a un faisceau de données convergentes. Toutes ces recherches montrent que les interventions qui promeuvent ces compétences vont favoriser le bien-être psychique des élèves individuellement, le bien-être collectif, diminuer les phénomènes d'agression. Et ça fait une différence à la fin de l'année scolaire", complète Thomas Villemonteix.

Dans ce "kit", des conseils pour les profs accompagnent le déroulé des séquences, mais un seul webinaire a été organisé pour les enseignants intéressés. Des formations devraient être proposées plus tard dans l’année. Un bilan de cette expérimentation sera réalisé en fin d’année scolaire. Le conseil des programmes formulera ensuite des recommandations, pour généraliser ces cours à la rentrée prochaine.