L'un des plus grands camps de migrants de Paris, à porte de la Chapelle, démantelé : "En cinq ans, il y a eu au moins dix ou quinze évacuations"

Camp de migrants à la Chapelle 2000*1000 1:30
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Jean-Jacques Héry, édité par Romain David , modifié à
À porte de la Chapelle, dans le nord de la capitale, quelque 1.500 personnes vivent dans des tentes. Depuis 24 heures, elles s’apprêtent à quitter les lieux. Une intervention des forces de l'ordre a commencé, ce jeudi matin.
REPORTAGE

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé mercredi, à l’occasion de la présentation du plan sur l'immigration, le démantèlement de l'ensemble des camps de migrants du nord-est parisien avant la fin de l'année. Le démantèlement de celui situé porte de la Chapelle, l’un des plus importants de la capitale, a commencé jeudi, peu avant 6 heures du matin. Europe 1 y était.

Dans ce camps vivent entre 1.200 et 1.300 personnes - des hommes surtout -, massées dans des tentes, fichées sur le moindre terre-plein, entre le boulevard périphérique et l’autoroute A1. Sous une pluie battante, 600 policiers ont été déployés pour s’assurer de la bonne marche de cette évacuation, et faire monter les migrants dans des bus.

"Ils vont se retrouver à la rue, comme à chaque fois que l’on évacue leur camp"

Ce type d'opération est devenu une routine pour les riverains. "En cinq ans, il y a eu au moins dix ou quinze évacuations", rapporte l’un d’eux au micro d'Europe 1. "J’espère que l’on va trouver une solution pour loger ces gens-là dans un endroit décent. Sinon, ils vont se retrouver à la rue, comme à chaque fois que l’on évacue leur camp. C’est un cycle sans fin pour des gens qui ont déjà beaucoup souffert."

Les associations étaient déjà passées, dans les jours précédent, sous les ponts et entre les tentes pour informer les réfugiés de la future évacuation. Les personnes qui montent dans les bus sont conduites dans plusieurs gymnases d’Île-de-France, là leur situation sera examinée pour faire le tri entre les demandeurs d’asile et ceux qui ont déjà été déboutés. Cette situation fait craindre aux associatifs de nombreuses reconduites aux frontières. 

L’objectif de cette évacuation est également d’éviter toute réinstallation. Des effectifs de police resteront sur place, porte de la Chapelle, pour s’assurer que personne ne revienne planter des tentes dans la zone. "Je ne tolérerai plus d'installation. Il est nécessaire que les gens dorment sous la tente, mais il n'est pas possible que l'espace public se remplisse d'hébergement provisoire", a lancé le préfet de police de Paris.