L'indice de tolérance se stabilise en France, après trois années de hausse

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Les Français sont moins tolérants à l'égard des Roms qu'avec d'autres minorités (image d'illustration). © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir gagné une dizaine de points depuis 2013, l'indice de tolérance s'est stabilisé à 64 sur 100 mais la CNCDH alerte sur les actions haineuses qui sont en hausse.

L'indice de tolérance, qui mesure les préjugés racistes et antisémites, s'est stabilisé à un haut niveau en 2017, après trois années de hausse, selon un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) publié jeudi.

Un indice de 64 sur 100. L'indice longitudinal de tolérance s'est établi à 64 (sur 100) en 2017, après avoir gagné une dizaine de points de 2013 (54) à 2016 (63 à 65), indique le rapport annuel de la CNCDH sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie. Cet indice, mesuré depuis 1990, a connu son plus bas niveau l'année suivante à 48 points, et son sommet en 2009, à 66 points.

Moins de tolérance vis-à-vis des "Noirs" et des Roms. La CNCDH observe toutefois "des différences notables selon les minorités" : l'indice s'établit à 78 points à l'égard des "Noirs" et des Juifs, 72 pour les Maghrébins et tombe à 34 concernant les Roms. La situation se dégrade pour les "Noirs" (-3 points) et les Roms (-2).

Une tendance aux actions haineuses à la hausse. La commission rappelle la baisse globale en 2017 des actes haineux signalés aux forces de police et de gendarmerie, annoncés en repli de 16% par le ministère de l'Intérieur. Mais "sur le long terme", note-t-elle, "la courbe de tendance des faits racistes relevés reste particulièrement inquiétante". Surtout, si les menaces (propos, gestes menaçants...) déclinent, les actions (destructions, violences...) pointent en hausse de 11%. La CNCDH appelle à l'"extrême vigilance" sur cette évolution.

En outre, la baisse globale doit "être mise en perspective avec l'ampleur de la sous-déclaration". Le taux de plainte est de 3% pour les injures racistes, proportion portée à 17% en cas de menaces et 30% en cas de violences, selon la commission.

Une haine raciste persistante sur Internet. Ce rapport est publié trois jours après la présentation par le gouvernement de son nouveau plan (2018-2020) de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, qui vise à endiguer le déferlement de haine sur Internet. Si le nombre de notifications de contenus illicites sur le web via la plateforme PHAROS a globalement baissé entre 2016 et 2017, ce n'est pas le cas des signalements recoupés pour injure ou diffamation xénophobe, qui ont plus que doublé (+108,5%).