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Jean-Luc Gougelot // Crédit photo : Sameer Al-DOUMY / AFP
La Commission a tranché. Par 16 voix pour et neuf abstentions, les membres de l'organisation ont donné leur feu vert pour résilier le contrat du lycée musulman privé Averroès avec l'Etat. Une décision importante pour l'établissement qui pourrait se retrouver sans revenu. Mais ces derniers assurent vouloir aller devant la justice.

Le lycée Averroès sera donc sanctionné. La Commission consultative de l'enseignement privé a donné lundi son feu vert pour résilier le contrat du lycée avec l'État et empêcher la poursuite de son financement public. Le préfet du Nord doit rendre sa décision dans les prochains jours. En cause : des manquements éducatifs mais aussi un financement parfois opaque

Dans le détail, la commission, composée d'élus, d'enseignants, de parents d'élèves et d'autorités académiques, a voté à 16 voix pour, neuf abstentions et zéro voix contre, la résiliation du contrat. Ils se rangent ainsi du côté des conclusions du préfet du Nord, qui avait pointé un financement opaque des enseignements contraires aux valeurs républicaines. Des accusations rejetées par le corps enseignant : "Ce sont des accusations diffamatoires qui viennent salir notre image", explique une professeure, gênée à l'idée d'aborder le possible lien du lycée avec les Frères musulmans. 

"On mènera notre combat jusqu'au bout"

"Personne, à part l'autorité préfectorale, nous dit qu'il y a un lien avec les Frères musulmans. C'est de l'affabulation totale", résume l'avocat de l'établissement au micro d'Europe 1. Reste que désormais, le préfet du Nord peut couper tout financement public au lycée, ce qui sera contesté en justice, assure Mohamed Camatte, le président de l'association du lycée.

"On ne va pas se laisser faire. De toute façon, on mènera notre combat jusqu'au bout. On pense qu'on a un établissement d'excellence qui respecte scrupuleusement les termes du contrat d'association qu'il a signé depuis 2008 et donc qu'on ira voir la justice", confie-t-il. Car c'est la survie même du lycée musulman Averroès qui est en jeu, avec potentiellement 110 emplois menacés.