Pour Aymeric Caron, il faut "inventer un nouveau modèle de société" pour mieux protéger notre environnement.   2:05
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Marthe Ronteix , modifié à
Le journaliste, essayiste et militant de la cause animale Aymeric Caron a expliqué mardi au micro de Wendy Bouchard que "l'écologie n'est pas seulement la défense de la faune et la flore", mais qu'elle conduit aussi à 'inventer un nouveau modèle de société".
LE TOUR DE LA QUESTION

Face à l'urgence de la protection de l'environnement, le journaliste, essayiste et militant de la cause animale Aymeric Caron a décrit son combat contre le "spécisme", cette doctrine selon laquelle l'être humain est supérieur aux autres animaux. Au micro de Wendy Bouchard mardi, il a estimé que le monde actuel devait "changer de modèle politique".

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

L'antispécisme qui conduit au véganisme

"L'antispécisme, c'est le refus du spécisme, c'est-à-dire un système de pensée dominant qui considère que nous devrions faire un tri parmi les espèces entre celles qui méritent notre respect et les autres. Le spécisme, c'est aussi considérer que l'être humain est supérieur à toutes les autres espèces animales sur terre, ce qui lui conférerait un certain nombre de droits", a défini Aymeric Caron en préambule, avant d'expliquer les effets de cette doctrine sur son quotidien.

L'auteur de No steak, paru en 2014, est vegan. Il ne consomme aucun produit animal, donc ni viande, ni œuf, ni cuir ni laine. "Le véganisme va plus loin que le végétarisme. Il s'agit d'interroger notre rapport aux autres animaux. Quand on va au bout de la logique antispéciste, on est obligés de relever nos incohérences. Pourquoi on mange un cochon alors qu'on prend une assurance pour son chien ? C'est là qu'on arrête complètement de manger des animaux", explique-t-il. 

Aymeric Caron estime que l'être humain "n'est pas supérieur aux autres animaux mais que c'est l'espèce dominante." C'est pourquoi il a la responsabilité de "prendre soin de ce qui l'entoure". Et pour cela, il faut 'inventer un nouveau modèle de société", selon lui.

L'écologie est un combat politique

"L'écologie n'est pas seulement la défense de la faune et la flore. Il faut aussi repenser notre modèle politique." L'essayiste prend alors l'exemple de la la volonté d'Emmanuel Macron de faire "travailler plus" les Français. "Cette mesure est à rebours du bon sens dans un monde où on n'a pas assez de travail. L'informatique et la robotisation vont détruire des emplois. La seule logique qui peut nous permettre de reconstruire une société sereine est de partager et de diminuer le temps de travail", assure-t-il.

Quant au domaine de l'agriculture, une auditrice se demandait ce qu'il pourrait se passer si l'on cessait de manger des animaux. "Il faut que des économistes travaillent pour élaborer un modèle de société dans lequel les éleveurs seront reconvertis dans les métiers de l'agriculture végétale ou dans d'autres métiers", propose Aymeric Caron. "La plupart des animaux qui vivent aujourd'hui, nous les produisons pour les manger, se servir de leur peau ou de leur fourrure", assure le militant.

Prochain objectif, les élections municipales

Pour changer notre rapport à l'élevage, Aymeric Caron estime que l'échelle locale comme l'échelle mondiale doivent fonctionner ensemble. Et pour cela, il avait comme projet de présenter une liste du Rassemblement des Écologistes pour le Vivant (REV), le mouvement qu'il a fondé en 2018, aux élections européennes de mai prochain.

Mais faute de budget, le REV ne sera pas présent, "ce qui interroge notre démocratie", glisse-t-il. Les négociations avec d'autres partis pour "proposer une alternative à l'écologie d'Europe Ecologie Les Verts" n'ont pas abouti. "C'est compliqué de faire vivre notre vision de l'écologie, très exigeante, qui remet en question notre rapport à la chasse, à la pêche etc... Notre prochain objectif sera donc les municipales", annonce Aymeric Caron.