En France, qui sont vraiment les vegans ?

Les vegan sont très minoritaires au sein de la société française.
Les vegan sont très minoritaires au sein de la société française. © Philippe HUGUEN / AFP
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Thibaud Le Meneec
Communauté très minoritaire en France, les vegans sont de plus en visibles aux yeux de ceux qui refusent de passer à ce régime strict, dépourvu de viandes et d'oeufs, entre autres.
LE TOUR DE LA QUESTION

C'est un mode de vie qui fait de plus en plus parler. Les derniers exemples en date ne remontent pas à plus loin que ce week-end, lorsque des bouchers du Nord ont fait appel à des vigiles pour protéger leurs commerces d'éventuelles actions vegan. Au même moment, la Veggie Pride, festival antispéciste, battait son plein à Paris. Qui s'y est rendu ?

>> Autour de la table de Wendy Bouchard, lundi matin, Isabelle Goetz, porte-Parole de PETA France, Allain Bougrain–Dubourg, auteur de "Lettres des animaux à ceux qui les prennent pour des bêtes" et Pascale Hebel, directrice du pôle consommation et entreprises du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), ont tenté d'établir le portrait-robot du vegan français en 2018.

Le vegan est assez seul

Seul… au regard de l'ensemble de la société. Car si 4% des Français se sont déclarés vegans dans une étude en ligne menée en octobre 2016 par Harris Interactive, seulement 0,5% de la population l'est effectivement, et 1,4% pour les végétariens, selon une étude du Crédoc. "C'est très faible", analyse Pascale Hebel, spécialiste de la consommation dans l'organisme. "Ce mode de vie s'étend, donc ça interroge le reste de la société", avance Allain Bougrain-Dubourg pour tenter d'expliquer la défiance d'une partie de la population à l'égard de cette philosophie de vie.

Le vegan est jeune

"Ce ne sont pas des enfants de la SPA qui sont aujourd'hui vegan, ce sont des jeunes qui ont choisi d'avoir un autre rapport au vivant et un autre positionnement dans la société", analyse Allain Bougrain-Dubourg. C'est quelque chose qui arrive du "nord de l'Europe" par "les jeunes générations", abonde Pascale Hebel.

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

Le vegan n'est plus pauvre

C'est peut-être une des tendances de fond autour de la consommation vegan et végétarienne. "En 1999, les végétariens les plus modestes l'étaient pour des raisons économiques" avec un coût de la viande qui expliquait un abandon de cette denrée dans les régimes alimentaires, raconte Pascale Hebel. Aujourd'hui, consommer vegan est avant tout un choix, plus qu'une nécessité, affirment les invités.

Le vegan est (très) diplômé

Le veganisme est un "mouvement concentré chez les très diplômés, dans les très grandes écoles. (…), chez une partie de la population qui fait partie de l'élite et qui pense avoir la vérité", observe Pascale Hebel, qui parle d'un "signe de distinction", même si elle note que "les Français sont de plus en plus sensibles" à cette problématique. 

Le vegan est-il compris ?

Il y a eu plus de 22.000 votes en une journée, pour un résultat assez clair : 54% des sondés sur la page Facebook d'Europe 1 ne "comprennent pas le mode de vie des vegan". "Je respecte les vegans, mais qu'ils respectent ceux qui ne pensent pas comme eux. C'est tout ce que je demande", dit Bob sous le sondage. "Je pourrais comprendre si ces gens n'étaient pas destructeurs et forcent la population à vivre comme eux, perso je mange très peu de viande et je n'oblige pas mon entourage a vivre comme moi", poursuit Nadine.

"Je ne trouve pas que les vegans fassent du prosélytisme", leur oppose Allain Bougrain-Dubourg, convaincu que les personnes qui sont aujourd'hui vegan n'ont "pas été embrigadées par des protecteurs des animaux à l'extrême" et ne cherchent donc pas à embrigader des gens à leur tour.