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Jean-Luc Boujon, édité par Rémi Duchemin
L’abandon d’un projet de Center Parcs à Roybon, dans l’Isère, a été acté jeudi après 13 ans de procédure judiciaire. La nouvelle a redonné de l’espoir aux opposants à d’autres projets du même type, comme au Rousset-Marizy en Saône-et-Loire.

Le projet de Center Parcs de Roybon a été définitivement enterré jeudi par le groupe Pierre et Vacances, las des 13 années de lutte judiciaire et administrative. Las, aussi, de l’action des zadistes qui occupent le terrain depuis plusieurs années pour empêcher un projet qu’ils jugent néfaste pour l’environnement. Cet abandon suscite un nouvel espoir dans les régions où Center Parcs continue d'avoir des projets et où la population n'est pas d'accord. C'est le cas à Poligny dans le Jura mais aussi au Rousset-Marizy en Saône-et-Loire.

Ce dernier projet, près de Montceau-les-Mines, c'est un mini-Roybon, avec seulement 400 cottages, contre 1.000 prévus en Isère. Mais la bulle tropicale à 29 degrés, le bowling et les restaurants sont bien, eux, dans le projet. C'est en 2014 que Pierre et Vacances l'a présenté. Aujourd'hui, le groupe n'a toujours pas obtenu le permis de construire mais pour l'instant, rien ne s'oppose à sa réalisation. Sauf des habitants.

"On se bat", confirme Eric Daillie, de l'association Ecologic'Action 71. "Ce projet, c’est le défrichement de 40 hectares de forêt et c’est situé sur des zones humides. Il y aurait un impact aussi sur l’habitat pour des tortues - la Cistude d’Europe - donc on craint que l’arrivée de ce Center Parcs détruise l’habitat très fragile de cette tortue."

"On encourage les zadistes à venir"

Cet abandon du projet isérois donne donc de l'espoir aux habitants, tout comme la montée des idées écologistes dans l'opinion. Et comme les zadistes de Roybon sont désormais sans emploi, Eric Daillie leur lance un appel. "Ils ont fait du bon boulot à Roybon ou à Notre-Dame-des Landes. On les encourage à venir. On les accueillera à bras ouverts", sourit le militant.

Impossible pour l'instant de dire ce que les principaux intéressés feront. Mais jeudi, les cabanes et les caravanes installées à Roybon n'avaient pas bougé d'un pouce.