Les parents de Lissana, 3 ans, morte de la grippe, portent plainte contre le Samu

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© PASCAL PAVANI / AFP
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Jean-Luc Boujon, édité par R.Da.
Indignés par l'inertie du Samu, les parents de la fillette, décédée à Aix-les-Bains dans la nuit du 29 au 30 janvier après avoir contracté une grippe, veulent savoir ce qui s’est passé.

Passé le choc, ils veulent désormais comprendre. Lissana, petite fille de trois ans, est morte dans la nuit du 29 au 30 janvier d'une grippe. Sa famille a décidé de porter plainte contre le Samu, dont elle dénonce le manque de réactivité la nuit du drame.

Les urgentistes refusent de se déplacer. C'est le médecin régulateur du Samu qui est d'abord montré du doigt dans cette affaire. Dimanche 28 janvier, Lissana a été diagnostiquée d'une grippe à la maison médicale d'Aix-les-Bains, mais le lendemain, l'état de la fillette ne s'améliore pas et la mère appelle le Samu tard dans la nuit. Elle explique au médecin qui décroche que sa fille, grippée, a une fièvre de 40,8 degrés et se trouve dans un état semi-comateux. Le professionnel de santé lui affirme qu'il ne faut pas s'affoler et balaye le caractère d'urgence : le SAMU ne se déplace pas pour une grippe.

Cet appel de huit minutes, qui ne déclenche rien du côté de l'hôpital, révolte Patrick, le grand-père paternel de Lissana. "C'est n'importe quoi. Quand vous avez une enfant, les yeux vitreux, avec plus de 40 de fièvre et qui vomit, si ça n'est pas urgent, je ne vois pas quand le Samu peut se déplacer ?", s'indigne-t-il auprès d'Europe 1.

Le silence de l'hôpital. Face à cette réaction, parents et grands-parents décident immédiatement de transporter la jeune fille aux urgences d'Aix-les-Bains, où elle est enfin prise en charge. Mais une heure plus tard, vers 4 heures du matin, l'enfant succombe. Les parents sont dévastés, et pourtant, pendant une semaine, l'hôpital n'a même pas essayé de prendre de leur nouvelle, s'étrangle Philippe, le grand-père maternelle. "L'hôpital n'a pris aucune nouvelle jusqu'à hier soir [lundi 5 février, ndlr], quand des articles ont commencé à paraître dans la presse", rapporte-t-il. "Ils ont appelé ma fille vers 6h30-7 heures. Mais avant rien, ni nouvelles, ni condoléances".

L'hôpital se déclare aujourd'hui prêt à rencontrer les parents tandis qu'une autopsie a été pratiquée pour déterminer les causes du décès. Les résultats ne sont pas connus pour l'heure, pas même des parents qui pour y avoir accès vont devoir prendre un avocat. Ce qu'ils ont prévu de faire, en même temps que de porter plainte.