Charlie Hebdo a republié les caricatures de Mahomet la veille de l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015. 1:02
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Baptiste Denis
Al Qaïda a de nouveau menacé Charlie Hebdo, qui a réédité des caricatures du prophète de l'islam Mahomet à l'occasion du procès de l'attentat de janvier 2015 contre le journal. Le spécialiste en terrorisme Wassim Nasr souligne sur Europe 1 qu'il faut prendre ces menaces au sérieux et que l'organisation terroriste est loin de s'être dissoute.

Le raid meurtrier contre l'hebdomadaire "n'était pas un incident ponctuel", a averti cette semaine l'organisation djihadiste Al Qaïda menaçant de nouveau la rédaction de Charlie Hebdo. Le journal satirique avait republié les caricatures du prophète Mahomet avant l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015. Une réponse "qu'il faut prendre au sérieux" pour Wassim Nasr, journaliste et veilleur analyste spécialiste des mouvements djihadistes, interrogé sur Europe 1.

"Ils ont réussi à survivre après la mort de Ben-Laden"

Alors qu'elle semblait affaiblie ces dernières années, Wassim Nasr rappelle qu'Al Qaïda reste dangereuse et active. "Quand on lit le communiqué de 5 pages on voit qu’ils vont dans le détail, qu’ils suivent la vie politique, culturelle et sociale et qu’ils attendent l’occasion pour agir. Ils ont réussi à survivre après la mort de Ben-Laden qui a été tué en 2011. Ceci malgré la compétition avec l’Etat islamique qui les a beaucoup 'cannibalisé '", décrypte le spécialiste, auteur de État islamique, le fait accompli en 2016.

"Si votre liberté d'expression ne respecte aucune limite, préparez-vous à vous confronter à la liberté de nos actions", menace l'organisation djihadiste dans sa publication, parue ce 11 septembre, date anniversaire des attentats de septembre 2001 contre les États-Unis fomentés par le groupe djihadiste.

"Ce sont des organisations qui ont la patience, le temps et le savoir-faire pour commettre des attentats comme le 11 septembre ou le 7 janvier avec les frères Kouachi. Ça ne veut pas dire que ça va réussir, mais il faut le prendre au sérieux", tonne Wassim Nasr alors que l'organisation, fondée au début des années 1990, séduit toujours de nouvelles recrues.