Samia Ghali 5:29
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Corentin Alloune / Crédit photo : LIONEL BONAVENTURE / AFP , modifié à
Dans la cité phocéenne, les habitants se réveillent sous le choc. Après une nouvelle nuit de violences dans le centre-ville, l'adjointe au maire Samia Ghali ne comprend pas pourquoi Marseille n'a pas pu bénéficier de renforts supplémentaires pour protéger davantage la ville.

Le réveil était brutal pour les habitants de la cité phocéenne ce samedi matin. Dans la nuit de vendredi à samedi, c'est peut-être à Marseille que la situation a été la plus tendue. Les affrontements entre forces de l'ordre et émeutiers ont duré au moins jusqu'à 3 heures du matin, avec des scènes de violence inouïes. La situation est tellement tendue à Marseille que le ministre de l'Intérieur a décidé d'envoyer des renforts supplémentaires sur place.

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Samia Ghali, maire adjointe de Marseille et ancienne Sénatrice des Bouches-du-Rhône, est allé constater l'étendue des dégâts ce matin au centre commercial de Grand Littoral. L'élue ne comprend pas pourquoi la ville n'a pas été protégée davantage.

"J'espère qu'ils seront à la hauteur de la situation"

L'adjointe au maire est désarmée face au manque d'informations de la part du gouvernement. Après une quatrième nuit violente, Samia Ghali ne possède aucune information sur les renforts qui arrivent sur la cité phocéenne. "J'espère qu'ils seront à la hauteur de la situation parce qu'hier, je peux vous dire qu'on était loin de l'être. Pourtant, on savait à quel moment les émeutiers allaient attaquer, où et quand", assure-t-elle.

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Elle ajoute que des invitations étaient envoyées aux jeunes via les réseaux sociaux pour se rendre à certains magasins. "Et ce que je ne comprends pas, c'est comment on n'a pas pu éviter le drame", déplore l'élue. Certains lieux ont été protégés comme des centres sociaux, mais pas sans mal. "Il a fallu appeler tous les gens qu'on connaissait partout, pour que chacun, à sa façon, essaye de calmer un peu les jeunes", explique-t-elle. 

Samia Ghali rappelle aux parents qu'il est important de préserver leurs enfants du danger. Elle remarque sur le terrain que ce sont souvent des jeunes âgés de 10 à 12 ans. "Ils n'ont rien à faire dehors la nuit, tout seul", témoigne l'adjointe au maire au micro d'Europe 1. Face à cette situation, la solution ne serait pas de mettre un couvre-feu. "Si on en fait un, fallait-il aussi que l'on ait la police pour ensuite faire respecter le couvre-feu. Il n'y avait même pas les effectifs pour faire en sorte que des magasins et des lieux ne se fassent pas saccager", s'alarme l'élue.

Elle a presque le sentiment d'être spectatrice de la nuit dramatique qu'a connu Marseille vendredi soir. "Les jeunes ont compris qu'ils pouvaient tout saccager. Aucun policier n'allait les arrêter", déplore-t-elle.