Ils se disent victimes collatérales. Le 18 novembre 2015, lors de l'assaut du Raid à Saint-Denis, en région parisienne, pour appréhender deux terroristes responsables des attaques du 13-novembre à Paris, leur immeuble, criblé par les balles, avait été largement détruit. Mercredi, alors que s'ouvre le procès de Jawad Bendaoud, "logeur" des deux djihadistes, dans ce bâtiment de banlieue parisienne, certaines familles ont voulu exprimer leur colère.
"Ils ont du mal à nous reconnaître comme victime". Après des nuits dans un gymnase, des mois de galère, la majorité des 80 personnes qui vivaient dans cet immeuble a été relogée. Mais aujourd'hui, certains ont l'impression d'avoir été oubliés par l'Etat. C'est le cas de Chafia qui vivait dans l'immeuble depuis huit ans et qui a dû tout abandonner : "On a vécu l'assaut. On était là dans l'appartement à genoux. On avance, mais parfois ça ne va pas. Mes enfants viennent dans mon lit, ils me disent qu'ils ont peur de voir les terroristes revenir. Il y a quelque chose qui a changé en moi", assure-t-elle au micro d'Europe 1. "Je suis en colère car on ne parle pas beaucoup du 18-novembre. Ils ont du mal à nous reconnaître comme victimes. Mais nous le sommes aussi". Reste qu'elle n'attend pas grand-chose du procès de Jawad Bendaoud. Il comparaît de le tribunal correctionnel de Paris pour "recel de malfaiteurs terroristes".
Qu'est-ce que la justice reproche à Jawad Bendaoud ?