La médiathèque du quartier Pissevin à Nîmes a dû fermer, face aux menaces des dealers contre le personnel de l'établissement. 1:37
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Stéphane Burgatt, édité par Yanis Darras
Le sentiment d'abandon des habitants du quartier de Pissevin à Nîmes grandit encore un peu plus. Face au comportement menaçant des dealers du quartier, la ville a décidé de fermer temporairement la médiathèque de cette zone sensible. Un regret pour les habitants, qui redoutent de voir la réputation de leur quartier encore entachée.

Tout un symbole. À Nîmes, les dealers font la loi dans les grands ensembles du quartier du Pissevin. Insultes à répétition, fouilles au corps… Pour protéger ses employés, la mairie de la ville a décidé de fermer sa médiathèque située en plein milieu des tours du quartier.

"Les guetteurs ne s'ennuient pas. Ils envahissent carrément la médiathèque, et fouille les gens pour savoir si ce ne sont pas des policiers", s'agace au micro d'Europe 1 le président du quartier de Pissevin, Alain Lorgeas. "Ils mettent aussi des poubelles au milieu des voies. Il y en a marre parce que finalement, les services publics ne sont même pas protégés. C'est une erreur de fermer, je pense car on va nous dire : 'Voilà, encore un quartier qui se signale par sa médiocrité'", regrette-t-il. 

"L'idée, c'est surtout de pouvoir rouvrir"

Une décision prise à contrecœur et surtout temporaire, espère l'adjoint au maire Pascal Gourdel, témoin de la détresse de ses équipes. "Ils avaient la boule au ventre en venant travailler parce qu'ils avaient des checkpoints à passer. Ils avaient des pressions, étaient parfois entourés de gens cagoulés, etc. Donc, on ne peut pas continuer comme ça. Mais ce n'est pas une décision irréversible et irrémédiable. L'idée, c'est surtout de pouvoir rouvrir l'endroit car nous avons mis il y a encore trois ou quatre ans, plus d'un million d'euros dans cette infrastructure", souligne-t-il. 

L'élu espère que cette décision aura un effet d'électrochoc auprès des services de l'État pour garantir enfin la sécurité autour de cette médiathèque. En attendant, une compagnie de CRS est attendue sur place après l'agression d'un journaliste de M6 dans la zone, alors qu'il réalisait un reportage sur la fermeture de la médiathèque.